SUPER MARIO ODYSSEY

Sur Nintendo Switch

 

Attendu depuis des lustres, le 7ème opus des jeux d’action/plate-forme 3D de la série Super Mario a enfin vu le jour il y a tout juste une semaine. Le résultat en est spectaculaire, et Nintendo montre une nouvelle fois, comme avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild, qu’ils sont toujours capables de se réinventer et proposer une expérience à la fois nouvelle, enrichissante et surtout amusante pour les joueurs. De quoi pousser du monde vers la Nintendo Switch.

Dans Super Mario Odyssey, Bowser organise un mariage forcé avec la princesse Peach. Mario, tentant évidemment de l’en empêcher, va se retrouver expulser vers le « pays des chapeaux » voir sa célèbre casquette déchirée. Heureusement, un chapeau nommé Cappy croisera son chemin et aidera Mario grâce à ses pouvoirs afin de retrouver la princesse Peach et la compagne de Cappy, elle aussi kidnappée par Bowser. C’est là qu’entre en scène la mécanique phare du jeu.

 

Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près

 

 Ce qui fait la singularité de ce Mario par rapport aux autres, c’est que sa casquette lui permet désormais de posséder les ennemis (et autres types d’objets ou de personnages). Par exemple, lancer la casquette sur une grenouille permettra à Mario d’entrer dans le corps de la grenouille et de le contrôler à sa guise. Il pourra ainsi sauter plus haut et atteindre des zones qu’il ne pourrait pas atteindre normalement. Il y a autant d’utilités différentes à ce pouvoir qu’il y a d’éléments dans le jeu. Mario pourra ainsi traverser les câbles électriques en les possédant, détruire toutes les pierres sur son passage en possédant un T-Rex, nager dans les flammes en possédant une boule de feu tirer sur des immeubles en possédant un tank. Les possibilités sont infinies (enfin presque) et seront utiles pour explorer les différents mondes. En ce qui concerne le gameplay, on y retrouve le contrôle classique de Mario, mais plus de transformations avec des champignons ou autres fleurs de feu car les pouvoirs de Cappy suffisent amplement à rendre le gameplay amusant et diversifié. Le jeu trouve un équilibre parfait entre les phases d’explorations qui consistent à découvrir le pays et réfléchir aux énigmes rencontrées (très souvent en rapport avec des transformations), et les phases de pure plate-forme, pour les nostalgiques du gameplay classique où Mario doit atteindre la fin du niveau. En parlant de nostalgie, il y a d’ailleurs certains passages ou Mario est transposé en 8-Bit sur un mur, avec des éléments du premier jeu Super Mario Bros sur NES. Même la musique devient alors 8-Bit.

 

 

 

Un voyage qui forme la jeunesse

 

Contrairement à la plupart des Mario, Super Mario Odyssey ne se déroule pas au Royaume Champignon, mais sur la planète entière. On y voyage alors de pays en pays, tous plus spectaculaires et plaisants à découvrir les uns que les autres. Le premier vrai pays que l’on découvre est le Pays des Chutes, qui bluffe par son design et la beauté de ses décors. En effet, on y voit des décors d’un réalisme, d’un détail, d’une beauté et d’une patte artistique jamais vue dans un jeu Mario, malgré la beauté de Super Mario Galaxy et l’exotisme de Super Mario Sunshine.

 

D’autres pays débordent de créativité comme le Pays de la Cuisine, un monde coloré basé sur la nourriture, ou encore le Pays de la Neige, débordant d’activités et de mini-jeux en tous genres. Le plus remarquable avec ces pays est la façon dont ils se distinguent de l’univers traditionnel de Mario. Même si on y retrouve les éléments habituels comme les goombas, les koopas, les blocs, etc, il y a certains moments du jeu où on a la sensation de se retrouver dans l’univers d’un jeu différent. L’exemple le plus flagrant est le Pays des Ruines, où on affronte un dragon designé de manière réaliste, dans un décor qui donne l’impression de jouer à Dark Souls avec Mario. Beaucoup de joueurs ont également cette impression en arrivant à New Donk City, sûrement le lieu le plus emblématique du jeu.

 

Dans cette grande ville, Mario côtoie de vrais humains aux proportions humaines, en ayant toujours son physique de héros de jeu de plate-forme : un choc des cultures dans l’univers de Mario en somme. On en profite d’ailleurs pour croiser Pauline, la fille que devait sauver Mario (à l’époque Jumpman) dans les premiers jeux Donkey Kong sur arcade dans les années 80, et qui se trouve être la maire de New Donk ainsi que la chanteuse de Jump Up Super Star, la chanson phare de Super Mario Odyssey. La ville entière est d’autre part remplie de références à l’univers de Donkey Kong : par exemple, chaque rue porte le nom d’un animal de la saga Donkey Kong Country. C’est ce genre de détails qui nous font tant aimer explorer les niveaux de ce jeu.

 

Autant de lunes que de liberté

 

Le but de l’exploration des pays est de récupérer des lunes de puissance. Une fois que suffisamment de lunes sont récoltées, le vaisseau de Mario et Cappy, nommé l’Odyssey, pourra décoller vers un autre pays. Néanmoins celui qui décide de décoller dès qu’il a récupéré le nombre de lune demandé, n’a rien compris à l’essence du jeu. En effet, il est tout à fait possible de repartir très vite d’un pays sans même avoir battu de boss, si on ne se contente que de ce qui est demandé. Mais dans les faits, il y a plus de 800 lunes à trouver au total dans le jeu. C’est là que le génie de Nintendo entre en jeu : les lunes peuvent se trouver d’un nombre incroyable de façons, que ce soit en ayant complété une phase de plate-forme, en ayant résolu une énigme, en achetant une tenue spéciale pour Mario, ou en fouillant bien le pays.

Il est impossible de choisir quelques exemples parmi les manières d’en trouver tellement il y en a. Mais ce qui valorise le joueur, c’est que la p lupart des lunes sont trouvées involontairement lors de l’exploration, ce qui met en valeur les actions du joueur effectuées lors de la découverte. Le joueur est donc poussé à explorer les pays de fond en comble, et à trouver le plus de lunes possibles, à sa façon, même après la fin du jeu. Il y a donc autant de manière de compléter Super Mario Odyssey qu’il y a de joueurs.

 

Au final, Super Mario Odyssey s’inscrit parfaitement dans la nouvelle philosophie de Nintendo, qui a commencé avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Cette philosophie est de proposer un univers et une mécanique au joueur, et de le laisser les exploiter comme il le veut, avec un maximum de liberté possible, comme dans Breath of the Wild ou il fait littéralement ce qu’il veut et peut choisir d’aller combattre le boss de fin dés de début du jeu s’il le souhaite. Nintendo renforce au maximum cette philosophie pour ses plus grands jeux, et je pense que le prochain Pokémon sur Nintendo Switch en bénéficiera également.