La prepa c’est dur. Pour moi, ça ne fait aucun doute. J’ai trouvé un refuge en la bibliothèque (merci le covid ?). Le travail était le maître mot. Mais parfois, une petite pause s’imposait (sans mauvais jeu de mots). J’allais vagabonder entre les différentes pièces du bâtiment jusqu’à tomber, par le plus grand des hasards, sur l’affiche que vous avez pu voir quand vous avez cliqué. Je prends alors ce bouquin, assez intrigué je dois dire, j’me dis que j’irai le lire un de ces quatre. 30 minutes plus tard, 1h plus tard, les espaces vectoriels sont toujours une énigme pour moi mais… ce livre dont le nom est Liar Game, moins. Je vais alors me prendre quelques tomes, après tout ça fait pas de mal, et je rentre chez moi.

Stupéfaction, choc, surprise : c’est un peu le mélange que je ressens à la lecture de ce manga.

Mais finalement, en quoi consiste-t-il ? C’est une série de livres (logique) divisé en 19 tomes où, un jour, une jeune fille reçoit une lettre lui annonçant le gain de 100 millions de yen. La belle vie, le paradis, non ?

Elle prend peur et confie son argent à une personne de confiance, son ancien professeur. Très très mauvaise idée : elle se retrouve volée, endettée puisque lui-même est un joueur du Liar Game. Perdue, elle n’a d’autre choix que de recourir à Akiyama, un escroqueur professionnel qui vient de sortir de prison. S’en suit alors une succession d’événements dont je ne vais pas parler ici (#nospoilvie) mais qui les amènent à prendre part à la 2ème manche du jeu, car oui, ces 19 tomes qui composent le manga se divisent en divers jeux.

Être spectateur-acteur

Dans ces derniers, la force de l’auteur a été d’avoir su éveiller ses lecteurs. Je m’explique. Les personnes dites « sélectionnées », appelons-les à présent les candidats, devront faire face à des conséquences horribles si elles sont éliminées. Des interrogations naissent dès lors quant à leur avenir. Au fil de l’histoire, on en apprend de plus en plus sur l’intrigue, le contexte et de ce fait, on se sent impliqué. Shinobu Kaitani réussit à décrire les pensées des candidats, le raisonnement de x pour contrecarrer y, qui est réellement le collègue de qui, en bref, on se sent l’être supérieur du jeu.

Le Liar Game, c’est aussi des personnages

Commençons par ma p’tite chouchoute, Nao. Son évolution est l’allégorie de la vie (rien que ça). En vrai, elle est grave caricaturée, du moins son côté naïf à vouloir sauver tout le monde (les autres ne cherchent qu’à mettre à l’abri leur popotin). Au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire, elle devient moins cruche en prenant de la maturité tandis qu’Akiyama, l’anti-hero par excellence, parvient à lui faire réaliser le monde de brute dans lequel elle est. A l’opposée, t’as un « méchant » qui agit sans vergogne (Norihiko Yokoya) cherchant avant-tout le pouvoir et qui, finalement, semble l’antagoniste parfait tant il s’oppose dans l’idéologie au duo Nao/Akiyama. Et l’expression faciale qu’adoptent chacun des personnages (j’adore hihi) ne fait que renforcer leurs caractéristiques et l’attachement que je leur porte.

Une critique du monde

Justement, à travers ces derniers, j’ai senti une volonté de faire passer un message. Le mangaka fait une critique de la société qui traverse notre génération.

Exemple (très bref, bien sûr) : alors je ne l’ai pas mentionné tout à l’heure, mes plus sincères excuses, mais Yokoya est très riche. A un moment, il doit obtenir des votes pour gagner une manche. Il propose de l’argent à ce qu’il considère comme des vulgaires candidats eheheh… La tendance s’inverse, Yokoya devient rouge, pourquoi me direz-vous ? C’est eux qui demandent à faire augmenter les prix, parce que Yokoya cad qu’ils obtiennent le pouvoir que chérissait tant Yokoya, l’argent n’est que secondaire.

Epilogue

1 tome= 1h (une vraie). Avec les 19 tomes dont j’ai brièvement fait mention précédemment, le Liar Game prend une bonne vingtaine d’heures à être complété. 20h pour changer ta/votre vie ? Je ne pense pas. 20h d’un intense mélange de découverte de soi et d’une tension continue ? Oui,oui,oui !

(vous pouvez lire les scans ?)

Maël