Après une trilogie rocambolesque et très drôle appelé la trilogie Cornetto composée de ‘’Hot fuzz’’ sorti en 2007 « Shaun of the Dead » et « Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde » (à chaque fois avec ses comparses Simon Pegg et Nick Frost), Edgar Wrigt à ensuite continué les comédies qui sortent de l’ordinaire avec ‘’Scott Pilgrim’’ notamment, mais il ne reçoit pas encore la reconnaissance qu’il mérite malgré des films très dynamique et on montage qui laisse souvent sans voix par sa perfection. Enfin arrive 2016, avec ‘’Ant Man’’ qui devait donner un coup de fouet à sa carrière et un coup de pied dans la fourmilière (avec mauvais jeux de mots) à Hollywood pour qu’on reconnaisse son talent et qu’on lui permette de franchir un palier dans la renommée. Mais voilà, le film de super héros n’a pas marché, et par-dessus tout, Edgar Wright a été éjecté du projet après de sérieux désaccords avec la production.

Cependant les britanniques ne disent jamais leur denier mot, et revanchard, il sort cette année ‘’Baby Driver’’ formidable pied de nez à Hollywood. Ce film est un monument et je pèse mes mots tout d’abord parce que la réalisation c’est celle des ‘’The Speed Driving Movie’’ mais remise au goût du jour, un hommage cette fois-ci aux films de courses poursuites et de braquages à l’image des productions de la Nouvelle Vague des années 70 (Pierrot le Fou) ou ceux des années 90 avec Q. Tarantino. Baby le héros, dont le surnom colle bien à la tête de Ansel Elgort (apparu dans ‘’Nos Etoiles Contraires’’ et la saga ‘’Divergente ‘’), est victime d’acouphènes. C’est pour faire face à cet handicap que le personnage va écouter en série un nombre de morceaux impressionnants qui formeront la bande son tout au long du métrage.

Les kilomètres seront d’ailleurs parcourus à un rythme effréné. Et pour continuer dans ce sens, le rythme c’est une des choses (si ce n’est LA chose) la plus importante pour nous dans ce film. Tout est rythmé au son de la musique et cette bande son est vraiment excellente ! Mais quand on dit que tout est rythmé, on parle des pas, des gestes, des balles, tout ! C’est vraiment un plaisir énorme de voir ce film orchestré au millimètre près, on se délecte alors de chaque moment, de chaque chanson ! Et malgré cette grande quantité d’information le film reste fluide, super bien cadré, on arrive à suivre chaque séquence, chaque plan sans se perdre dans un flot constant d’images.

Tout est millimétré et synchronisé avec brio. Nous n’avons pas à faire ici à une marmelade britannique acide mais à un savoir-faire so british très underground ! Baby est tel un Zébulon sorti de sa boîte : ‘’Tournicoti, Tournicotons’’. Baby n’est pas le héros d’une histoire mais il est le héros de sa propre vie (un passé douloureux et un destin à accomplir) comme pourrait le redevenir Edgar Wright, le héros de sa propre carrière et non de Hollywood grâce à ce comeback plus que convaincant qui nous donne à voir l’un des meilleurs films de tous les temps.