Après la critique de Split il y a quelques mois je reviens avec le film qui le suit, Glass.

Du même réalisateur M.Night Shyamalan, Glass vient donc conclure cette saga de trois films constituée de Incassable (2000) et de Split (2017). Ces trois films, malgré leur univers partagé et leur réalisateur commun, ont des styles propres à chacun. Incassable est un film calme et dramatique, Split un thriller psychologique a suspens, quand Glass est un mélange de tout cela.

On retrouve ainsi Bruce Willis dans le rôle de David Dunn aka a l’Homme Incassable, Samuel L. Jackson dans celui d’Elijah Prince dit l’Homme de Verre, et enfin James McAvoy dans son rôle multiple de Kevin Wendell Crump, aussi appelé La Horde.

On reprend où Split s’arrête, La Horde continue d’enlever des jeunes femmes pour nourrir la Bête, 24ème personnalité de Kevin, et David est sur ses traces. La confrontation entre les deux surhommes arrive rapidement dans le film, afin de poser enfin le synopsis que Shyamalan cherchait :

 

Nos trois personnages principaux sont encadrés dans un hôpital psychiatrique, géré par le docteur Stapple, une femme empathique et gentille avec ses patients. Son but est de convaincre ce trio    assez  .. particulier que les pouvoirs n’existent pas et que ce ne sont que des illusions.

 

 

Shyamalan dans ce film va respecter un plan très précis et organiser ses 120 minutes sous forme de triptyque, symbolisé par les 3 patients du docteur Stapple. Les traitements et châtiments seront différents pour les 3 personnages, de plus ils auront chacun un soutien moral : le fils de David, la mère d’Elijah, et Casey qui est la seule amie de Kevin. La chromatique sera également une structure pour Shyamalan qui associe le vert à David, le violet à Elijah et le jaune à Kevin, ce qui sera confirmé quand leurs proches auront respectivement des vêtements de ces couleurs-là. La chromatique a un rôle important tout au long du film, elle est ici utile pour la compréhension du film, comparable à la ponctuation dans une phrase : discrète, nécessaire, structurée.

Ce triptyque favorise le temps à l’image de Elijah comparé aux deux autres protagonistes, ce choix peut paraître étonnant mais rappelons que c’est le seul des trois à ne pas avoir eu de film centré sur lui avant Glass, et ce dernier film est censé être la finition de son plan.

 

 

                                Casey en jaune, la mère de Elijah en violet, et le fils de David en vert

 

 

Au delà de la structure de ce film, Glass sème le doute chez le spectateur qui se demande si les personnages sont réellement des surhommes ou non, a travers des traitements psychologiques, des explications rationnelles et de longs dialogues du docteur Stapple.

 

Le dénouement se fait attendre et les moments de tension nous laissent sur notre faim. De plus je pourrais reprocher à Shyamalan d’avoir forcé un retournement de situation pas vraiment nécessaire et qui gâche peut-être la fin à laquelle on s’attendait. On garde le sentiment que le film n’a pas su exploiter tout l’univers déjà créé dans les deux films avant lui. Il est compliqué de révéler le fond de ma pensée sans vous spoiler la fin mais disons que le retournement de situation final ne semble pas avoir été amené correctement, il tombe comme un cheveu au milieu de la soupe et nous laisse dans la déception et l’incompréhension.

 

Glass reste un bon film qui apporte une fin tout à fait honnête a cette saga, les jeux d’acteurs de la plupart des premiers rôles sont très bons même si je reste perplexe vis-à-vis de Bruce Willis et de son visage inexpressif au possible … Malgré tout le plaisir de retrouver James McAvoy dans son rôle génial de schizophrène est déjà un bon argument en faveur de ce long métrage, si vous avez aimé Split dans ce cas n’hésitez pas, si vous ne l’avez pas vu une critique est disponible sur notre site.

 

C’était le Jok’Art depuis la Litto’sphère.