La Litto’sphère était au festival Les Historiques de Montbazon organisée par les youtubeurs Calidoscope et Nota Bene afin de rencontrer de nombreux acteurs du monde de la vulgarisation culturelle sur internet.

 

Litto’sphère : Bonjour, est-ce que tu pourrais te présenter et présenter ta chaîne ?

 

Muséonaute : Je m’appelle Chloé et j’ai une chaîne YouTube avec Guillaume qui s’appelle Muséonaute où on parle d’Histoire de l’Art. On fait des vidéos d’une dizaine de minutes où on choisit des thèmes spécifiques. Le but est de parler d’arts pour les gens qui n’y connaissent rien donc on essaie de donner des clés qu’on peut facilement réutiliser dans les musées et donner envie d’aller au musée. On essaie de beaucoup parler d’art extra-européen. Il y a d’autres chaînes d’art plus centrées sur l’Europe qui existent donc nous on essaie de voyager un peu, Egypte, les Aztèques… C’est souvent moins connu que ce qui se passe en Europe, ce qui est normal !

 

 

 

 

L : Et votre public en général est-il plutôt constitué de spécialistes qui viennent s’informer voire vous critiquer ou plutôt des néophytes ?

 

M : Les deux ! On touche beaucoup la tranche étudiante, donc on a beaucoup d’étudiants en Histoire de l’art qui savent déjà ce dont on parle mais qui aiment le voir tourné d’une autre manière, et parce qu’on diffuse forcément auprès de nos amis qui sont étudiants comme nous, mais après on a beaucoup en médecine et en école d’ingénieur. Ils nous disent en commentaire qu’ils n’ont pas d’enseignement culturel et donc qu’ils viennent chercher sur notre chaîne un complément. Preuve qu’on peut être scientifique et cultivé ! *rires*

 

 

L : Vous êtes deux sur votre chaîne, comment vous répartissez-vous la conception des vidéos ?

 

M : On essaie de toucher tous les deux à toutes les étapes de la vidéo, aussi parce qu’on demande toujours son avis à l’autre pour être sûrs que le produit final nous plaise à tous les deux. Après forcément au début on essayait de répartir de façon de façon équilibrée l’écriture, le tournage, le montage, la communication… Maintenant on s’adapte plus aux affinités de chacun. En général Guillaume fait tout le travail de recherche et toute l’écriture de base et moi je peaufine.

 

L : Est-ce que tu penses que l’Histoire de l’art est un thème valorisé par rapport à la sphère du YouTube global ? Et le domaine de la culture ? Ou bien que c’est un domaine qui se cherche encore ?

 

M : Je pense que certains se sont trouvé une place d’une très belle manière comme par exemple NaRt (NDLR : qui sera très bientôt interviewée par les Littos) qui a parfaitement trouvé son ton. Je pense tout de même qu’il y a encore de la place pour plein de gens et de sensibilités différentes. C’est l’avantage avec l’art, on peut l’aborder de plein de manières différentes. Chacun à son style, et d’ailleurs j’invite les gens à continuer à se lancer si ça leur plaît et qu’ils veulent en parler. Je pense qu’on n’est pas forcément connus, qu’on est un peu en marge car les gens sont plus attirés par l’Histoire ou les sciences. On n’est pas la centrale du YouTube culturel mais on peut le devenir.

 

 

 

L : C’est un milieu qui est aussi très sanctionné numériquement par le nombre d’abonnés, de vues…

 

M : Oui, on est très libres de faire ce qu’on veut mais nos performances sont quantifiées parce qu’on est censés être rémunérés selon les vues qu’on fait, les abonnés qu’on a. C’est le revers de la médaille, même si la liberté qu’on nous offre reste un énorme avantage, surtout pour nous qui mettons beaucoup d’humour dans nos vidéos. On ne veut pas parler sérieusement de choses sérieuses, et ça on ne pourrait pas le faire ailleurs.

 

L : Aurais-tu un conseil pour ceux et celles qui aimeraient se lancer dans une chaîne d’Histoire de l’art ou de culture sur YouTube ?

 

M : De le faire ! *rires* Surtout si vous êtes une fille, c’est important : les filles, s’il-vous-plaît, lancez-vous sur YouTube ! Sinon je conseillerais surtout de s’écouter, prendre le temps qu’il faut et prendre le temps de réfléchir à ce qu’on a envie de faire, qui on a envie d’être, comment on a envie d’être. Regardez ce que font les autres, parce qu’en bien ou en mal ça permet de regarder ce qui nous plaît et ne nous plaît pas dans les vidéos des autres. Il est très important pour se lancer sur YouTube d’avoir sa patte, même si ce n’est pas grave si on ne la trouve pas dès le début. Regarder les autres et prendre du plaisir, c’est le plus important : c’est un loisir qui prend du temps d’être sur YouTube donc il faut se faire plaisir.

 

 Merci beaucoup à Chloé d’avoir répondu à nos questions ! Et déso Guillaume, t’étais pas très loin pourtant.