1976 : Brian De Palma réalise Carrie au bal du diable, film mondialement connu qui connait un véritable succès au box-office après sa sortie. Pourtant, beaucoup oublient que le film est avant tout une adaptation du roman de Stephen King paru deux ans plus tôt. Alors, rappelons pourquoi lire la version écrite originale paraît absolument primordial !

 

#1 : Un personnage principal instable mais passionnant

 

La protagoniste majeure de cette œuvre, Carrie, ne peut vraiment laisser personne indifférent. En effet, d’abord, son fanatisme religieux hérité de sa mère rentre progressivement en conflit avec sa « crise d’adolescence » qui s’accompagne par un grand besoin de liberté et une envie d’être comme les autres. Stephen King nous met vraiment au premier plan de sa métamorphose et là réside l’importance de l’oeuvre : contrairement à un long-métrage où il faut respecter un temps limite, le roman permet de s’attarder plus longuement sur cette étrange personnalité.

Egalement, parlons de la compassion que le lecteur arrive à témoigner envers Carrie ; à la fin, quand l’on croit enfin Carrie acceptée par les autres, cela peut nous toucher de voir cette ancienne enfant tourmentée avoir réussi à s’assumer et à s’être libérée. De même, sa mort à la fin de l’oeuvre ne laisse pas insensible malgré le fait qu’elle vienne juste de commettre d’atroces actes.

 

#2 : Des personnages secondaires tout aussi intéressants :

 

Rappelons le début de l’oeuvre : Carrie se fait humilier par une bande de filles de sa classe en cours de sport. L’une d’elle, dont nous suivons la vie en parallèle, se démarque très rapidement : Susan. Cette adolescente, de la même promotion que Carrie, intrigue déjà par sa volonté de rédemption. Mais ensuite, son rôle majeur dans l’histoire la place dans une situation XXXX qui nous pousse à vouloir en savoir plus sur les différentes facettes de cette jeune fille.

Ensuite, nous pouvons regarder de plus près le couple d’antagonistes Chris-Billy ; elle est l’enfant d’un célèbre avocat et aime se comporter en petite peste derrière ses apparences de fille modèle, lui vient d’un milieu très modeste et n’hésite pas à repousser les limites du raisonnable. Les deux passent leur temps à jouer à qui peut prendre le contrôle sur l’autre et ainsi, tandis que Chris pense être la maîtresse et Billy son toutou domestique qu’elle convainc d’orchestrer l’humiliation finale de Carrie, lui pense être un véritable mâle dominant, que ce soit en s’imposant physiquement pour avoir des relations sexuelles avec elle, ou bien en décidant d’aller encore plus loin dans la mauvaise plaisanterie de Carrie.

 

#3 : La touche de Stephen King :

 

Après avoir parlé de l’histoire, il faut maintenant rendre à César ce qui appartient à César en évoquant son apport personnel à tout cela. D’abord, cela se traduit par la forme de l’oeuvre : au-delà d’être un roman, la spécificité de Carrie est de faire alterner des passages narratifs mais qui sont là pour illustrer des passages s’apparentant à une sorte d’enquête où plusieurs personnages témoignent des années après le drame du bal (tels que Susan) et d’extraits de journaux et de rapports. On voit là la capacité de Stephen King à être toujours plus original.

Ensuite, l’histoire repose avant tout sur un pouvoir de télékinésie, que King, au lieu de le lâcher dans l’intrigue sans explications, s’atelle à démontrer son origine scientifique via l’existence d’un gêne héréditaire appélé « gêne TK ».

 

 

 

Pour conclure, parlons de l’impression laissée à la fin du livre : dans Dome, l’auteur parvient à nous faire douter sur la nature humaine en montrant à la fois le côté lumineux mais aussi le côté sombre de chacun. Dans La ligne verte, on a le droit a une véritable réfléxion sur le sens de la mort et comment l’affronter. Dans Carrie, King nous laisse cette fois une sensation de mal-être et d’effroi rappelant encore une fois son statut de Roi de l’horreur…