Si vous êtes un amateur de volleyball, de chasse et de nature ou encore de consanguins du Nord cet article va vous passionner. Certes, ces thèmes n’ont aucun rapport entre eux et pourtant un réalisateur a créé un film avec tous ces éléments. Bienvenue donc sur la Litto’sphère, je vais aujourd’hui vous faire découvrir un OVNI qui a été présenté au Paris International Fantastic Film Festival en 2018. Il est sorti sur Netflix par la suite j’ai donc eu l’occasion de le voir et le résultat est pour le moins surprenant.

 

 

D’où vient ce film, son réalisateur, son scénario, son équipe et le chat de la mère Michelle.

 

Quand je dis que ce film sort de nulle part, c’est à peine un euphémisme. Le réalisateur, Olivier Alfonso est directeur artistique, il a notamment dirigé l’équipe d’effets spéciaux de Grave un film d’horreur français, dont la qualité esthétique des effets gore était stupéfiante. Plus récemment il a travaillé sur Le Daim. Ainsi, lorsque Olivier Alfonso réalise ici son premier film, la première chose à laquelle on s’attend est donc une effusion d’hémoglobines.
De plus, les acteurs sont plutôt inconnus. Les deux seules actrices que je connaissais étaient Manon Azem grâce à la web série En passant pécho et le fameux « J’suis chaud Mireille » et Louise Blachère. Les autres acteurs proviennent de milieux assez divers, la télévision, le cinéma ou encore l’humour. Certains ont joué dans plusieurs films français connus mais en tenant toujours des rôles assez ingrats comme Denis Lavant.

 

Passons maintenant au scénario qui n’a pas été écrit par Alfred Hitchcock. Une équipe de volley féminin rentre d’un match et s’arrête dans une auberge peuplée d’une famille peu bavarde et passablement dérangée. Celle-ci rappelle d’ailleurs étrangement la famille Sawyer dans massacre à la tronçonneuse. S’ensuit une dispute entre l’équipe et la famille, Les volleyeuses s’enfuient alors dans leur camping-car et passent la nuit dehors. Le lendemain, une mauvaise surprise les attend, la famille de consanguins les prend en otage puis se met à les traquer dans la forêt. Elles devront alors aller au-delà de leur rivalité interne afin de survivre, combattre et s’enfuir.

 

Le jeu d’acteur, les situations et l’esthétique

 

Je vous avertis tout de suite, ce n’est pas un grand film où le jeu d’acteur a une importance énorme et où tout repose sur les qualités théâtrales de ceux-ci. On se trouve à mi-chemin entre une parodie et un survival gore sérieux. L’intérêt est quand même qu’il a été réalisé par un français ce qui est plutôt rare et que même si la réalisation n’est pas la meilleure, on a vu pire. Au-delà de cela, les acteurs sont un peu là en décor, les dialogues ne volent pas très haut et ce n’est clairement pas le point fort du film. Les situations dans lesquelles se retrouvent les acteurs sont vraiment loufoques mais on finit par s’y habituer. Toutefois, à plusieurs moments, on se demande si on est toujours bien dans le film ou bien dans une vidéo de Rémi Gaillard. En effet, combattre des psychopathes armés jusqu’aux dents avec des ballons de volley n’est pas judicieux.Enfin je vais vous parler de l’esthétique. Les maquillages et effet spéciaux de Grave étaient très réalistes, alors qu’ici on se retrouve avec un gore assez surfait qui ne participe plus au dégoût ou à la tension dans le film, il fait rire. Certains des effets correspondent au ton décalé du film mais on aurait apprécié qu’ils gagnent en réalisme, au vu de la spécialité du réalisateur. J’ai trouvé que cette déception peut influer sur l’impression générale laissée par le film.

 

 

Finalement quel a pu être l’objectif d’Olivier Alfonso ?

 

D’après moi en tant que premier pas dans l’univers de la réalisation, Olivier Alfonso a voulu nous proposer une comédie noire légère. Cependant la balance entre humour et horreur n’est pas vraiment équilibrée. Le film alterne des scènes de conflits entre les volleyeuses peu crédibles et d’autres où les effets gore fusent.  Dans une comédie noire tout est assumé et délirant mais dans ce film je n’ai pas sincèrement ressenti de folie. Un Scary Movie aurait par exemple cassé tous les codes du film d’horreur. Dans ce film, certains codes du survival sont respectés, comme les personnages qui sont traqués par des psychopathes. Pourtant, la tentative de créer un lien entre le spectateur et le film grâce à l’humour ne fonctionne pas correctement. Il semble que ce premier pas dans la réalisation soit un test. Telle une personne qui passerait la tête à travers une porte en ayant peur de voir ce qu’il y a derrière, j’ai l’impression que ce film a peur de s’engager dans la parodie totale.

 

 

Conclusion.

Je pense que vous avez compris que ce n’est pas un grand film, il manque encore quelques éléments avant que celui-ci ne s’assume entièrement. Il est indéniable que la direction artistique et les effets spéciaux restent la spécialité d’Olivier Alfonso.  En attendant, Il lui faudra réaliser d’autres films pour trouver son public et devenir le nouveau Tom Savini. Néanmoins, si vous ne voulez pas vous prendre la tête un soir où vous ne savez pas quoi faire, ce film saura vous amuser pendant 1h17.