Voilà, c’est terminé, la série qui nous aura tenu en haleine pendant des années s’est achevée. C’est la fin d’une époque. Nous avons connu avec elle des hauts, des bas et des débats.  Mais quel est le bilan de cet épisode final de Game of Thrones ?

 

 

 

      La série, au fil de sa diffusion, nous a habitué à des moments de rupture dans le scénario et à des morts inattendues de personnages principaux. Ici, la mort de Daenerys n’a pas surpris grand monde vu ce qu’il s’était passé dans l’épisode 5 avec la destruction de Port-Réal. La surprise est plutôt venue de la manière dont son trépas a été amené. En effet, tout part de Tyrion qui ouvre, enfin, les yeux sur la vraie nature de sa « mad queen » et nous offre au passage une superbe punchline qui restera dans les annales de la série tout en jetant son insigne de « Main ». Après son emprisonnement à la suite de cet affront, on retrouve un Tyrion tentant de faire comprendre à Jon qu’elle doit être stoppée, crainte confirmée par le discours de dictatrice que nous a offert la mère des dragons dans la scène précédente. C’est Jon, finalement, qui fait ce qui doit être fait et poignarde Daenerys. Drogon, le dernier dragon de Daenerys, au lieu de rôtir Jon pour avoir tué sa mère, choisi de s’attaquer au trône de fer, symbole du pouvoir mais aussi de la folie de ceux qui voulaient l’obtenir. Le trône forgé avec du feudragon est détruit par le feudragon dans cette scène flamboyante, la boucle est bouclée.

 

        La grosse surprise arrive ensuite. Pendant son procès, Tyrion tente de sauver sa peau en faisant élire un nouveau roi qui pourra décider de son sort. Et là, l’improbable se produit. Bran Stark, un tétraplégique sans émotions qui se balade avec des corbeaux, est élu roi de Westeros par les plus puissants seigneurs du continent. Ce choix des scénaristes est très discutable, surtout que la justification apportée par Tyrion ne m’a pas convaincu : ce ne sont pas les armées ou l’argent qui fédèrent mais les histoires… Drôle de théorie sur les capacités d’une personne à pouvoir gouverner un peuple mais bon… Au moins le Nord est indépendant grâce à Sansa, c’est déjà ça. Les Stark qui ont souffert pendant 8 saisons des trahisons, des mutilations, des assassinats, des complots et j’en passe sont finalement devenus les maîtres du continent et au-delà : Sansa le Nord, Bran les 6 Royaumes restants, Arya se lance à la découverte de l’Ouest de l’Ouest et Jon va au Nord du Mur, le vrai Nord. Ce dernier s’en sort, d’ailleurs, plutôt bien en étant seulement condamné à rejoindre la garde de nuit. Encore plus bizarre que Ver gris ne l’ait pas occis avant quand on pense qu’il a tué sa libératrice bien aimée. On appréciera, tout de même, la réunion entre les nouveaux ministres, Tyrion, nouvelle Main du Roi et le Roi lui-même avec ses petits moments comiques notamment grâce à la présence de Bronn. Ce dernier a réussi son coup en étant devenu seigneur du Bief et grand Argentier, preuve que l’on peut être un mercenaire sans honneur et réussir dans la vie. Un autre passage émouvant est l’écriture de l’histoire de Jaime Lannister dans le grand livre des chevaliers par Brien. L’hommage à ce personnage que l’on détestait au début de la série puis que l’on a peu à peu appris à apprécier, a été très bien réalisé.

 

 

         Finalement, la saison nous donne tout de même une impression d’être bâclée dans l’ensemble. Des arcs narratifs ont été très vite évacués comme les marcheurs blancs qui emportent leurs mystères avec eux. La folie sanguinaire de Daenerys est apparue trop brutalement alors qu’elle était perçue comme la plus innocente et la plus désintéressée des personnages. On gardera d’elle une image de bouchère illuminée qui voulait purifier et libérer le monde par les flammes, dommage. Le fait que Bran soit roi semble plutôt incohérent quand on sait qu’il n’a pas servi à grand-chose cette saison et même dans la série en général. C’est la fin, mais pas forcément la meilleure des fins, celle que l’on a attendu pendant 2 ans et qui nous laisse ce goût amer de frustration et d’inachevé.