Bonjour à tous, contrairement à ce que peut laisser supposer le titre nous ne sommes pas à masterchef mais comme toujours sur la Litto’sphère. Prenez donc place et écoutez-moi vous conter mon opinion à propos de Paprika, film d’animation japonais réalisé par Satoshi Kon. À présent accrochez vous parce que ce film n’est pas facile à comprendre et peut perdre rapidement le spectateur distrait.

 

VOUS N’AVEZ RIEN COMPRIS A INCEPTION ?  ALORS BIENVENUE EN ENFER…

 

Vous en avez assez des films écrits en 10 minutes pendant une nuit blanche, par des scénaristes lobotomisés et sous coke ? Paprika devrait résoudre ce problème. Bien que le scénario ait pu être écrit par des scénaristes sous coke, il a le mérite d’être complexe. En revanche si par malheur vous lâchez le film 1 minute vous risquez de ne rien comprendre.

Le film s’ouvre sur l’enquête d’un policier à propos d’un meurtre, qui piétine. Cette enquête qui n’aboutit pas fait faire un cauchemar récurrent à ce policier. Or à l’époque du film il est possible de visualiser son rêve grâce à une machine, la « DC Mini ». Dans ce rêve sans queue ni tête le policier rencontre pour la première fois le personnage principal de l’histoire, une fille nommée Paprika.

On se retrouve ensuite dans les labos de développement de la DC Mini avec Atsuko, une employée de l’entreprise et 2 chercheurs. Quand l’un d’eux se défenestre, on découvre que la DC Mini qu’il possédait avait été piratée. L’homme avait donc sauté de la fenêtre, s’étant cru dans un rêve. A ce moment-là commence la recherche du terroriste ayant piraté les DC Mini. En effet après le chercheur, c’est au tour des habitants de la ville de se mettre en danger. Le premier suspect est l’ancien chercheur ayant travaillé sur le projet, le professeur Himuro. Cependant quand Atsuko va le chercher, il se révèle lui aussi être contrôlé par ses rêves.

 

ET ENCORE VOUS N’AVEZ RIEN VU.

Vous commencez à avoir mal au crâne ? Détendez-vous, prenez 12 cachets d’aspirine et reprenez le film:

 

Tout se complique donc, c’est pourquoi le professeur Tokita, le créateur des DC Mini va s’introduire dans le rêve d’Himuro afin de découvrir qui a vraiment pris le contrôle des machines. Cette stratégie échoue et le professeur reste bloqué dans le rêve d’Himuro. Atsuko décide alors d’aller les réveiller en entrant dans leurs rêves. Celle qui apparaît dans le rêve, c’est Paprika, qui est en fait l’alter ego d’Atsuko. Evidemment Paprika ne fait pas sortir les professeurs de leur rêve. Pire : à ce moment leurs rêves envahissent celui du policier et de tous les autres habitants de la ville. La réalité n’est plus fixe et l’on ne distingue plus le vrai du rêve.

C’est à ce moment que le terroriste révèle son identité : il n’est autre que le patron de l’entreprise commercialisant les DC Mini. Son intention est de contrôler le monde pour qu’il évite de s’autodétruire face aux débordements des technologies et aux déboires moraux. Cette volonté n’est pas sans rappeler les luddites mais c’est assez embrouillé. Après un combat assez anecdotique, Atsuko arrive finalement à éliminer le patron et tout revient à la normale.

 

DE BONNES REFLEXIONS NOYEES DANS UN UNIVERS TROP OPAQUE

 

Les réflexions principales tournent autour de l’autre et de l’identité personnelle. L’imagerie du rêve est belle, complétée par un fort lien avec la mythologie dans certaines scènes, comme le Sphinx et Œdipe ou même le voyage en occident, un conte de la mythologie chinoise ayant inspiré Dragon Ball. Ainsi, même si découvrir qui sont les personnages, quels sont leurs échecs et comment ils les surmontent reste intéressant, le mélange entre la réalité et le rêve nous perd assez vite dans l’univers sans qu’on arrive à comprendre les transitions entre le réel et le rêve.

Concernant la réflexion principale, c’est-à-dire l’évolution des personnages au cours du film, ceux-ci font face à leurs démons. Le policier, un passionné de cinéma n’a jamais pu finir un de ses films et comprend alors d’où vient son cauchemar récurrent. On voit aussi l’évolution d’Atsuko en même temps que celle de Paprika. On peut associer Paprika au cocon et Atsuko au papillon s’en échappant. Le vrai problème ici c’est la mise en place des différentes réflexions. Elles sont toutes construites en parallèle les unes des autres, ce qui crée un gloubiboulga d’intrigues finalement peu clair.

 

De même on ne comprend pas réellement le lien profond qui lie le patron de l’entreprise et son assistant tout aussi fou que lui, ou bien cet amour que porte Atsuko pour le professeur Tokita, une relation jamais vraiment approfondie par le film. On se retrouve donc à la fin avec le fait accompli sans qu’il n’y ait eu de construction scénaristique préalable. C’est donc assez dommage et cela mène simplement à une compréhension partielle de toutes les thématiques abordées par le film. On aurait peut-être apprécié moins de sujets et plus de détails.

Enfin la thématique cyberpunk est développée à travers les effets négatifs d’une nouvelle technologie révolutionnaire. Toutefois cette problématique n’est pas assez poussée, on se retrouve vite avec l’invasion des rêves dans la réalité. On ne voit donc pas tout le mal qu’a pu créer la DC Mini puisque le film ne se concentre que sur 4 personnages. Tout ce foisonnement de thèmes mène surtout à une surchauffe de votre cerveau au bout de 45 minutes de film.

 

UN FILM AUSSI OBSCURE À COMPRENDRE QUE VOS PROPRES RÊVES

 

Vous l’aurez compris ce film a de bonnes idées mais il en a trop. A essayer de toutes les ajouter on perd le fil directeur du film. Au-delà de cela, c’est un beau film qui voit trop grand. Cette conclusion est assez courte et simple mais je ne pense pas qu’il y ait beaucoup plus à dire dessus. Il est possible que je n’aie pas saisi tous les sens cachés des éléments du film et je m’en excuse mais ce film demanderait plusieurs points de vus pour être compris en intégralité. Sur ce, je vous laisse, je retourne soigner mon mal de tête qui n’est toujours pas passé depuis deux jours.