SUSPIRIA (1977) de Dario Argento :

 

A l’occasion de la sortie du remake le 26 octobre 2018, j’ai décidé d’aller voir la version originale de ce film réalisé par Dario Argento. Grand maître du film fantastique, on m’avait dit beaucoup de bien de ce film et mes attentes étaient donc assez élevées. Commençons par le scénario. L’histoire est assez simple puisque que c’est celle d’une danseuse qui s’inscrit dans une école de danse en Allemagne. Puis des meurtres étranges ont lieu et c’est alors que l’enquête débute. L’univers du film est peuplé de personnages plutôt atypiques dont on ne sait que peu de choses jusqu’à la toute fin du film, ce qui retire un peu l’attachement que peut engendrer un personnage charismatique et développé au fil de l’histoire.

 

– UN SCENARIO CONNU MAIS QUI FONCTIONNE :

 

C’est un film assez classique, plutôt linéaire, qui s’inscrit assez bien dans les sujets qui ont été développés dans les films fantastiques de l’époque. En effet ce film traite du thème du culte des sorcières, qui avait été déjà été exploré avec le culte païen dans The Wicker Man sorti en 1973. L’intérêt du film ne repose donc pas dans le scénario, certains passages dans le film étant même opaques.

 

-C’EST L’HEURE DU SPOILER, UN FILM OU L’ON CHERCHE DES REPONSES :

 

Il y a des zones d’incompréhension notables dans ce film : en effet, on ne comprend pas pourquoi tous les personnages font des allers-retours dans toute la maison. Lorsque le chien d’aveugle attaque son maitre, la raison de l’attaque n’est pas du tout explicitée. Enfin le retournement scénaristique entrainant la mort d’un des personnages importants du film est un peu rocambolesque. Il semble toutefois que le remake de 2018 lève le voile sur les zones d’ombre qui peuvent subsister. De même, la mort de certains personnages du film est parfois mal amenée, n’aidant pas le spectateur à se plonger dans l’intrigue.

 

 Le son et l’image, clé de voûte du film

 

 Là où le film devient remarquable c’est surtout dans le traitement de la lumière et des sons, avec une alternance de couleurs bleues et rouges en fonction des moments clés de l’intrigue. Ainsi la couleur rouge est souvent utilisée pour les phases d’enquêtes dans le film ou lors de l’introduction d’un élément nouveau. La couleur bleue est préférée lors des retournements dans le film ou pour représenter une mort imminente. La signification des couleurs n’est donc pas fixe ce qui permet au film d’avoir une identité visuelle très riche.

 Ces couleurs sont appuyées par des thèmes musicaux qui permettent de rentrer véritablement dans le film et de nous faire ressentir la tension des scènes importantes. L’univers du film aide également à rendre le film plus angoissant, la taille de la maison où évolue les personnages crée une ambiance particulière au film tout comme les décors kitsch au possible qui vous feront revenir une quarantaine d’année en arrière.

En conclusion ce film ne m’a pas transcendé par son scénario mais il reste très bien réalisé grâce à ses jeux de lumières et de sons qui nous permettent de nous plonger entièrement dans cet univers. A l’exception des décors, le film peut parfaitement s’intégrer dans les thèmes actuels de films fantastiques. On aurait peut-être apprécié un scénario un peu moins classique et une fin plus sombre.