Peu de personnes en ont entendu parler et pourtant, The Nonary Games est sûrement une des expériences narratives et vidéoludiques les plus mémorables pour ceux qui y ont joué.

 

Si vous êtes fans d’escape game et d’histoire à suspens, vous devriez trouver tout votre bonheur dans ce jeu, ou plutôt ces jeux.

 

The Nonary Games est une compilation des deux premiers opus de la trilogie Zero Escape (999 : 9 Hours, 9 Persons, 9 Doors et Virtue’s Last Reward). Il s’agit d’une œuvre de Kotaro Uchikoshi publiée par Aksys Games, bénéficiant d’une communauté de fans solide mais n’ayant pas connu de réussite commerciale à tel point que le premier opus originalement sorti sur Nintendo DS n’est jamais sorti en Europe.

 

Pourtant, cette œuvre mérite que l’on s’y intéresse et c’est ce que je vais expliquer dans cet article.

 

Un synopsis basé sur l’escape game

 

Dans chacun des deux jeux, neufs personnages se retrouvent kidnappés et enfermés dans un huit-clos dont le seul moyen d’en sortir est de participer à un jeu, le Nonary Game, où la vie de chacun est en danger. Les 9 personnages vont alors devoir coopérer pour résoudre le mystère de ce huit-clos, trouver la raison de leur présence ici et tenter de s’échapper. Pour cela, ils devront régulièrement se diviser en plusieurs groupes pour traverser des escape rooms dans lesquelles résident le coeur du gameplay.

 

 

 

Il s’agit d’escape rooms comme on peut en trouver un peu partout dans la vraie vie, mais qui cachent en elles des éléments scénaristiques et qui, ensemble, forment tout un complexe énigmatique. C’est pour cette raison que je recommande ces jeux à tout les fans d’escape game, car en plus de proposer une variété d’escape rooms virtuelles, ils proposent une expérience scénaristique inoubliable.

 

 

 

 

 

Expérience scénaristique inoubliable

 

 

 

Ce qui est le plus captivant, c’est de voir comment les personnages vont réagir à la situation à laquelle ils sont exposés. Comment prédire les réactions d’une personne dont la vie est en danger ? Va-t-elle coopérer ou plutôt adopter un caractère méfiant ? Y a-t-il un traître parmi eux ? Notre vision change au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire, jusqu’à ne plus du tout avoir la même idée de la situation que celle que l’on avait au départ.

 

 

 

Les relations interpersonnelles entrent d’autant plus en jeu dans Virtue’s Last Reward. En effet, dans ce 2ème opus, les personnages devront entre chaque escape room, participer à l’ « Ambidex Game ».

Le principe est qu’une équipe ayant parcouru une escape room, doit se diviser en deux groupes pour se séparer dans deux cabines isolées. A l’intérieur ils trouveront un panneau grâce auquel ils pourront choisir de « Ally » ou « Betray » le groupe adverse.

 

Si les deux groupes choisissent Ally, chacun recevra deux points. Si ils choisissent Betray, ils n’en gagneront aucun. Mais si l’un choisit Ally et l’autre Betray, alors le traître recevra 3 points et le trahi en perdra 2.

 

 

Chaque participant se réveille avec 3 points au début du jeu, et il leur en faudra 9 pour pouvoir ouvrir la porte 9 menant à la sortie. En revanche, si le score d’un participant atteint 0, il sera exécuté. Notons également que la porte 9 ne peut être ouverte qu’une seule fois toutes les 9 secondes.

 

Vous aurez sûrement reconnu le dilemme du prisonnier. En effet, chaque opus de la saga aborde des phénomènes et des principes comme celui-ci.

 

 

Un moyen de s’intéresser à des phénomènes étranges

 

 

Cette expérience narrative est également une occasion d’explorer et d’approfondir des théories ou autres principes énigmatiques de notre réalité. Le concept du chat de Schrodinger, le « Monty hall problem » et d’autres encore. La narration ne se contente pas de les présenter, mais de les mettre en scène à travers des situations explicites qui montrent ce que pensent les personnages lorsqu’ils y sont confrontés.

 

 

 

 

La théorie des multivers

 

On ne s’attend initialement pas d’un jeu comme celui-ci à ce qu’il s’attaque à une théorie d’une telle envergure. Pourtant, bien que comportant des phases de gameplay dans les escape rooms, le reste du jeu est basé sur la narration à travers des dialogues et des prises de décisions par le joueur (c’est ce qu’on appelle un visual novel dans le milieu du jeu vidéo).

 

 

L’existence de plusieurs choix possibles pour le joueur implique donc une multitude de timeline et de fins qui dépendront des décisions prises. Mais la particularité des Zero Escape contrairement à un visual novel classique est que le joueur pourra voyager de timeline en timeline pour résoudre les différents mystères du jeu. En effet, la progression est souvent basée sur le fait d’utiliser des éléments appris dans une timeline pour résoudre un mystère dans une autre. On y retrouve là tout le principe de la théorie des multivers. Après tout, qui n’a jamais rêver de voir ce qu’il se serait passé dans sa vie s’il avait fait tel choix plutôt qu’un autre ?

 

La narration : la force du jeu

 

Aussi bien dans 999 que dans Virtue’s Last Reward, une ambiance exceptionnelle est proposée ; que ce soit grâce aux décors ou aux musiques qui collent parfaitement aux situations et aident à nous faire ressentir les émotions des personnages, telle que la peur ou le stress, évidemment très présent dans ces jeux mortels.

 

 

 

Ce qui rend la narration vraiment unique est le fait qu’elle exploite totalement les capacités de son format. Par exemple, il serait impossible de transposer l’histoire d’un Zero Ecape dans un autre média que celui du visual novel, car seul ce dernier permet de capter toutes les subtilités placées par les scénaristes. Il serait impossible de réellement expliquer cela en détail sans spoiler, mais croyez moi que vous vous sentirez manipulés par la forme que prend le jeu…

 

 

 

Zero Time Dilemma

 

J’ai précédemment mentionné que le saga Zero Escape n’avait pas reçu le succès commercial qu’elle méritait, mais qu’elle possède néanmoins une communauté solide de fans. Et bien c’est cet échec commercial qui rendit Aksys Games incapable de sortir le troisième opus de la sage : Zero Time Dilemma. Mais c’est aussi cette communauté solide qui décida d’aider financièrement la compagnie et qui lui rendit enfin possible la sortie de cet opus en 2016.

Ce fut une déception qui attendit ces fans car le jeu ne s’est clairement pas montré à la hauteur de ses deux grands frères, en premier lieu à cause du choix des cinématiques remplaçant les dialogues et ruinant au passage les forces de la narration du visual novel, et les modèles 3D des personnages assez… discutables.

Il permet tout de même de compléter le scénario de la saga et d’en apprendre un peu plus sur certains personnages. Je me dois de mentionner son existence mais ne le recommande pas comme je recommande The Nonary Games.

 

 

Pour un faire un résumé, je conseille à toute personne intéressée par la fiction de jouer à The Nonary Games, car ce qui l’attendra sont une histoire passionnante, des personnages humains et développés, des émotions procurées par l’ambiance de la narration, des retournements de situations inoubliables et bien sur, des escape rooms excellents pour ceux qui veulent s’amuser avec tout en profitant d’un univers fictif riche.

 

La compilation est trouvable sur PC, PS4 et PS Vita, mais les jeux sont originellement sortis séparément. 999 est donc aussi disponible sur Nintendo DS (mais n’est jamais sorti en Europe, il faudra donc se procurer une cartouche américaine. Cela impliquant que les jeux sont disponibles uniquement en anglais) et Virtue’s Last Reward sur Nintendo 3DS. Zero Time Dilemma quant à lui est sorti sur Nintendo 3DS, PS Vita, PS4 et PC, si jamais vous êtes devenus fans de la saga entre temps.