Petit Pays, c’est un rayon de soleil qui traverse la guerre. C’est une voix d’enfant qui raconte le Burundi. C’est Gabriel qui ne sait pas s’il est noir ou blanc. C’est la poésie qui rend la mort presque supportable.

 

Petit Pays, c’est Gaël Faye qui fait le récit de la guerre civile au Burundi au travers des yeux de Gabriel, un enfant de 10 ans qui s’émerveille de tout. Son quotidien se résume à traîner avec ses copains dans la voiture abandonnée du terrain vague, cueillir discrètement les mangues des jardins voisins, et voir sa grande famille rwandaise de temps en temps.

 

Petit Pays, c’est aussi le récit d’une Histoire qui dérape : la guerre civile éclate, la peur se fraie lentement un chemin dans les esprits et l’horreur devient chose commune.
Rien ne nous prépare à toute cette violence perçue si innocemment, et pourtant avec tellement de puissance. Le texte transpire la justesse, la poésie transporte le monde de Gabriel juste à côté du nôtre, et l’espace de quelques heures, on ressent la chaleur de l’Afrique, l’odeur de la ville, la lourdeur des coups de feu.

 

Petit Pays, c’est un questionnement profond sur l’identité, les actes, les origines, l’amour du pays, le retour tant redouté, et cette envie de se détacher des étiquettes, de vivre sans se poser de questions et sans que l’on nous en pose. C’est un dilemme entre le besoin d’aller de l’avant, et celui de ne rien oublier. C’est l’histoire d’une reconstruction collective ou très intime, qui ne réussit pas à tous.

 

 

Petit Pays est un coup de cœur autant qu’un coup au cœur. C’est un livre qui vous coupe la respiration et vous rappelle que la réalité de chacun n’est bien souvent pas aussi simple que celle à laquelle on est habitué.

 

Petit Pays, c’est le premier roman de Gaël Faye, mais certainement pas son premier texte, et on le sait, pas le dernier.

 

 

Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie.

 

Petit Pays – Gaël Faye, Grasset, 2016 – Le Livre de Poche, 2017