Cette bande dessinée est présentée comme un opéra en quatre actes à l’histoire des plus originales. Dans cet album, des partitions de violon, des chants, des poèmes accompagnent des dessins d’une finesse incroyable malgré une apparence d’inachevé.

 

Un jeune survivant d’un naufrage ayant perdu la mémoire, nommé Abel, est recueilli à bord du HMS Explorer par William Roberts, un officier de la frégate anglaise. Ce jeune, qui s’engage alors comme mousse est redoutablement efficace à bord du navire lors des manœuvres, sait raconter des histoires comme un vieux loup des mer et sauve même l’officier en charge de la frégate au cours d’un abordage. De retour en Angleterre à Plymouth Dock où il séjourne, l’officier lui présente les trois filles du capitaine Stevenson : Helen, l’aînée pour laquelle il avoue avoir des sentiments, Heather et Harriet la plus petite. Des rumeurs de trahison, de meurtres et de vol d’un trésor courent sur le capitaine Stevenson qui a disparu de la surface du globe avec le trésor que transportait son navire. Pourtant, le capitaine avait avant sa disparition une réputation d’homme d’honneur, qui tenait parole et qui était apprécié de son équipage. Abel découvre peu après le Pillar to post, une maison de tolérance de la ville. Il y fait la connaissance d’une fille de la maison close, Rebecca Riordan, qui lui demande de venir lire chez elle tous les jours. Car oui, Abel sait lire, est passionné par les oiseaux, et joue merveilleusement bien du violon, comme le capitaine Stevenson, qui depuis a été remplacé par son ancien second, William Roberts au commandement du HMS Explorer. C’est finalement la petite Harriet, qui, du haut de ses sept ans, lui raconte que son père avait une cicatrice, qui, fait curieux, se trouve au même endroit que celle d’Abel. Là, c’est le déclic… Le jeune Abel a l’intuition d’être le capitaine Stevenson, mais l’est-il vraiment ? Comment cela peut-il être possible ? Le vieux capitaine est supposé mort dans un naufrage… Le mystère autour de son passé, qu’Abel lui-même ignore, s’épaissit. Et s’il est bien le capitaine, pourquoi est-il toujours vivant ? Quel est ce mystérieux port qu’il aperçoit au loin et que seuls quelques initiés peuvent voir ? Le jeune Abel décide de blanchir le capitaine de ses accusations de trahison, de vol et de meurtre. Le second désormais commandant, William Roberts, est-il aussi honnête que ce qu’il laisse paraître ? Autant de questions auxquelles seule la lecture de ce chef d’œuvre de la bande dessinée vous permettra de répondre.

 

C’est aussi un poème qui s’étend sur trois cent pages. Il se dégage de l’ouvrage une douce mélancolie qui fait réfléchir au lecteur à la valeur de la vie, à la raison de notre présence dans ce monde. Une œuvre unique, que je ne me lasse pas de relire, même un an après son achat…

 

 

Œuvre écrite et dessinée par Teresa Radice & Stefano Turconi, traduite de l’italien par Frédéric Brémaud