17 ans après la réalisation de Unbreakable en 2000, avec Bruce Willis et Samuel L. Jackson, M. Night Shyamalan revient avec un film se déroulant dans le même univers cinématographique que ce dernier. Ces deux films restent dans des styles totalement différents : là où Bruce Willis découvrait son univers dans un film d’énigmes plongé dans la réflexion sur les super héros, James McAvoy, premier rôle de SPLIT, s’illustre dans un registre tout autre : le thriller psychologique.

Le film se centre sur le personnage joué par James McAvoy, un personnage dont on ne connait pas le nom. Le film est articulé afin que les informations sur son personnage soient très peu abondantes. On peut distinguer 3 parties qui serviront de plan a Night Shyamalan.

  • La première partie est celle de trois adolescentes enlevées par un homme très peu bavard, fort physiquement, et extrêmement maniaque. Cette partie développe l’autre personnage principal du film, joué par Anya Taylor-Joy « Casey », qui est une des trois adolescentes kidnappées mais qui semble différente, elle est tout de suite désignée comme étant la plus intéressante par sa force mentale qui semble avoir une origine assez sombre. Alors qu’on suit les jeunes femmes, le kidnappeur revient sous les traits d’une femme : habits et expressions, James McAvoy réussit à nous mettre mal à l’aise malgré le contexte automatiquement drôle dû à sa forme travestie, et ça c’est fort. Ces deux personnalités font équipe avec une troisième : un enfant de 9 ans, qui sera la clef de toutes les réponses que cherche Casey. Ces 3 personnalités forment « la Horde », et les jeunes femmes sont des offrandes pour « la Bête ».

  • La deuxième partie qui se déroule en même temps que la première, est définie par toutes les interactions entre une autre personnalité et le docteur Fletcher. Son comportement interroge Fletcher. Ce schéma se reproduit un autre jour et Fletcher comprend que la Horde a le contrôle de Kevin Wendell Crumb, la véritable identité du personnage. Le dessein de la Horde est alors expliqué : réveiller une 24ème identité de Kevin, « la Bête », possédant des capacités surhumaines, et prouver au monde que les Hommes brisés ne sont pas inférieurs aux autres.

« Tous ces gens dehors, ils pensent que nous sommes des incapables, nous allons leur prouver ce dont nous sommes capables ! » – La Horde au docteur Fletcher

  • Enfin la dernière partie, dans laquelle on retrouve les adolescentes et le docteur Fletcher emprisonnées, est celle qui fait monter le suspens, ce sentiment d’oppression, et lorsque l’on voit James McAvoy devenir la Bête, on ressent un mélange de peur et d’excitation, on veut voir ce dont il est capable, tout en redoutant ce dont il est capable.

 

 

Je vous laisserai le plaisir de découvrir la fin de ce film absolument génial, j’en ai déjà trop dit. Ce film est un chef d’œuvre de rythme, il réussit le pari de faire un thriller psychologique qui ne semble long à aucun moment durant les deux heures de bonheur qu’il nous procure.

Outre l’ambiance très oppressante, le scénario est cohérent et bien écrit. Le film comme triptyque permet d’apprendre sur Kevin tout en gardant un mystère qui ne vous permet pas de vous ennuyer.

 

« Regardez de quoi la bête est capable, ne vous inquiétez pas, elle nous protègera, et nous nous montrerons au monde » – Patricia (personnalité de la Horde)

 

 

 

Vous l’aurez compris j’ai beaucoup apprécié ce film, le jeu d’acteur de James McAvoy qui interprète 6 personnalités en un seul long-métrage est exceptionnel, les problématiques posées tout au long de la réalisation sont intéressantes, et s’enchainent de manière cohérente. Le personnage de Kevin par sa complexité nous fait ressentir énormément de sentiments différents, Night Shyamalan nous embrume l’esprit et il continue l’œuvre qu’il avait entamée avec Unbreakable, à savoir la remise en cause du bien-fondé des « super héros », et l’approfondissement des personnalités de ces personnages aux capacités extraordinaires.

On finit ce film avec un caméo de Bruce Willis, annonçant la fin de la saga avec le titre Glass sorti début 2019, sur ce ma chère Litto’sphère, et vous les fidèles, je vous laisse aller approfondir votre goût pour la schizophrénie, et surtout n’oubliez pas :

 

« PUT ON A HAPPY FACE » – Jok’Art