My Hero Academia est un manga qui connaît un engouement important depuis sa sortie en animé. Considéré par certains comme le nouveau Naruto, ce manga bien que possédant de bons points, est loin, très loin de détrôner ses prédécesseurs. Ce manga enchaîne les clichés et les scènes d’une platitude affligeante, le tout centré sur des personnages au charisme équivalent à celui d’une huître. Pourquoi un tel engouement s’est alors créé pour ce manga et en quoi est-il largement surestimé ?

 

 

 

My Hero Academia est un manga écrit et dessiné par Kōhei Horikoshi. Il raconte l’histoire d’Izuku Midorya, un jeune garçon n’ayant qu’un rêve, devenir un héros comme son idole, All Might, le plus puissant héros du monde. Midorya vit dans un monde où 80 % de la population possède un « alter », (autre nom pour dire pouvoir). Ces pouvoirs se manifestent durant la période de l’enfance. Or, le verdict médical tombe, Midorya fait hélas partie du 20 % restant de la population ne possédant pas de pouvoir. Malgré le choc psychologique, il décide de ne pas abandonner son rêve et souhaite entrer dans la prestigieuse école de Yûei, une école qui forme les futurs super-héros. Sans « alter », cela semble impossible, du moins jusqu’au jour où il rencontre All Might, jour où son destin basculera.

 

Le premier problème concernant ce manga apparaît : le personnage principal. Tout d’abord l’auteur fait un choix intéressant en prenant un personnage principal faiblard et n’ayant aucune confiance en soi. Un tel choix permet l’approfondissement psychologique de ce dernier. Mais ici, cet approfondissement est gâché à cause du tempérament altruiste et persévérant de Midorya. Il en ressort une absence totale de charisme et de personnalité. Voici donc un héros agaçant, ce qui est, vous en conviendrez, problématique pour un personnage principal.

 

 

 

Toutefois les défauts dans l’écriture du personnage s’appliquent également aux autres protagonistes, notamment aux camarades de classe de Midorya.

 

Bakugo est probablement le pire rival qu’on ait jamais vu dans un manga. Ego surdimensionné, vulgaire, il passe son temps à rabaisser et humilier Midorya, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. En effet sa personnalité et son attitude n’en font pas quelqu’un de foncièrement méchant, ce qui est globalement contradictoire au vu de ce qu’il fait subir au héros de l’histoire. Ce personnage bien qu’ayant un potentiel non négligeable en termes de développement, reste fade.

 

 

Les autres camarades sont très stéréotypés et m’attarder longtemps sur eux n’en vaut clairement pas la peine. Voici le nom de ces derniers et le cliché qu’il représente :

Uraraka (rencontre une fois le héros, se fait sauver et tombe amoureuse de lui), Aoyama (cliché du français chic), Hagakure (elle est invisble, au sens littéral …), Tenya (fayot de la classe) et j’en passe.

 

Vous le comprendrez, chaque personnage est une allégorie de ce qu’on peut trouver d’exécrable dans un manga.

Heureusement pour nous il en existe un qui, à défaut d’être cliché, donne un peu de corps à cette histoire. Je vous présente All Might, le plus grand héros de tous.

 

 

 

Alors oui, c’est clairement Captain America, toutefois il fait partie incontestablement des personnages les plus intéressants, charismatiques et qui à eux seuls peuvent donner envie de lire ce manga. En effet, étant le modèle et mentor de Midorya, il est pour nous l’espoir que Midorya devienne un jour digne d’intérêt.

 

Ainsi vous l’aurez certainement compris, les personnages sont le principal problème de cette histoire mais pas le seul. Le fond de l’histoire en lui-même ne tient pas la route.

 

L’auteur fait le choix audacieux de parler du sujet des héros dans un monde où clairement, c’est à la portée de n’importe qui d’en être un. Ce qui amène déjà un paradoxe dans la mesure où un héros est quelqu’un d’exceptionnel et que cette exceptionnalité vient souvent de leurs pouvoirs ou de leur puissance qu’ils sont les seuls à posséder dans le monde. On observe donc qu’ici, l’auteur annihile cela en mettant tous les humains ou presque à égalité. Ainsi l’évidence serait que ce sont les qualités intrinsèques des gens qui devraient en faire des héros. Et il aurait été intéressant de développer le héros principal en ce sens, avoir un vrai questionnement sur ce qu’est la notion de héros. Au lieu de ça, l’auteur se contente de donner un pouvoir immensément puissant à Midorya et qui justifiera en grande partie la reconnaissance qu’on lui accordera.

 

 Si la superficialité est de mise pour la notion de héros, il en est de même pour son antithèse. Le design des personnages méchants est tout ce qu’il y a de plus basique, c’est-à-dire qu’on dessine des personnages qui ressemblent à des punks, des gothiques ou des gens avec un déguisement d’Halloween, on leur donne un caractère de psychopathe et vous obtenez les méchants de My Hero Academia. Cela est certes efficace mais sans originalité.

Ajoutez à cela des épisodes sans goût ni couleurs dans lesquelles il ne se passe rien et vous obtenez l’ennui. Un mot pour décrire ce manga :  décevant.

Ainsi comme expliqué précédemment, le manga possède en soi un potentiel intéressant mais la seule raison de son succès c’est l’absence d’un manga du même genre. On est encore très loin de la complexité et du génie d’un Naruto ou d’un One Piece, et la comparaison n’existe en aucun cas pour le moment. Je vous invite cependant à le lire ou à regarder l’animé pour vous faire votre propre avis dessus.

( Voici le lien si vous voulez regarder le premier épisode).