Vous n’en avez pas eu assez d’Halloween ? Mais en même temps, pas question de mettre le nez dehors par ce froid hivernal ? Netflix saura (encore une fois) vous régaler avec sa série animée originale Castlevania, où hommes et vampires s’affrontent sans merci pour la survie de leur espèce au cœur de l’Europe médiévale. Mêlant gothique et horreur, la série épanchera sans doute la soif d’hémoglobine des plus gourmands.

 

 

  • Castlevania : un classique des jeux-vidéo

Pour comprendre l’étendue du projet, il faut d’abord se pencher sur ses origines. Castlevania est à la base une série de jeux de plateforme mondialement connue, éditée pour la première fois en 1986 par Konami. Pour les non-initiés, le jeu de plateforme est constitué de plusieurs niveaux, le but étant de faire évoluer son personnage dans un parcours à obstacles pour atteindre le niveau du boss, comme dans Super Mario. Castlevania a réussi à se démarquer dans ce genre grâce à son ambiance gothique, frisant souvent l’horreur, qu’elle maintient à chaque opus de la série. La série Netflix est principalement basée sur Castlevania III : Dracula’s Curse, où le joueur incarne Trevor Belmont et ses compagnons, qui cheminent en Europe médiévale dans le but de vaincre Dracula. Un des éléments qui a permis le succès de cet opus est la multitude de fins possibles au jeu, selon les personnages secondaires choisis.

 

 

  • La dark fantasy, un genre qui fascine

La dark fantasy est à l’honneur depuis l’arrivée en fanfare de l’adaptation de Games of Thrones sur nos écrans. Caractérisée par ses thèmes violents et son ambiance sombre, son regain de popularité lui vaut des adaptations télévisées nombreuses, comme avec le manga Berserk, réadapté en anime en 2017. Malheureusement, l’utilisation excessive de la 3D à rendu la série difficile à regarder, malgré son adaptation du manga presque impeccable. Citons également l’Attaque des Titans, dont la saison 3 vient de sortir, qui a connu une très grande popularité suite à son adaptation en série animée.

 

  • Une série américaine de Netflix

Le projet a été mené par Adi Shankar et Fred Seibert, à qui on doit Adventure Time, et les Federator Studios. On note également la présence de Warren Ellis, très connu pour ses comics Thunderbolts ou encore Iron Man.

Musicalement, l’anime avait de quoi plonger son audience dans une ambiance sombre et gothique, surtout en s’inspirant des musiques des jeux, qui ont marqué des générations de joueurs. Mais la musique s’avère plutôt décevante, mal intégrée dans l’anime, ne se remarquant légèrement qu’aux moments forts de l’action. Pourtant les musiques originales du jeu sont finement retravaillées et les joueurs seront enchantés d’entendre l’iconique « Bloody Tears » lors du combat final avec Dracula.

Le style artistique est plutôt bon, les chorégraphies de combat sont impressionnantes et le design des personnages est bien travaillé. Certains éléments font pourtant tâche dans ce tableau : même si est reste très agréable à regarder, l’animation parait hachée, et les voix des personnages ne collent pas toujours à l’ambiance.

L’humour de la série m’a parfois fait grincer les dents mais il reste plutôt fidèle à celui des jeux, qui comportent pas mal d’éléments absurdes voir comiques, malgré son scénario sérieux.

 

Personnellement, je pense que ces défauts sur les détails proviennent du fait que la série a été produite aux USA. Les séries japonaises nous habituent à des animations soignées et des musiques qui font intégralement partie de l’identité de la série.

On pourra quand même applaudir cette série pour avoir réussi à donner des traits plus humains aux vampires. Même si cela peut sembler étrange, leur avoir donné cette personnalité plus nuancée permet à l’audience de s’identifier à Dracula et sa race, et comprendre ses conflits intérieurs, notamment la difficulté de supporter sa condition d’immortel.

 

 

  • Une transition difficile entre les saisons

La saison 1 de l’anime ne comportait que 4 épisodes d’environ 20 minutes, et la quantité a été doublée pour la seconde saison. C’est peu pour développer une histoire, et je m’attendais à un scénario précipité. Pourtant, j’ai été déçue de la saison 2, qui a trainé en longueur pendant plusieurs épisodes, puis a bâclé le build-up avant le final, je l’ai trouvée moins travaillée que la saison 1.

 

Malgré plusieurs défauts, Castlevania s’impose comme l’une des meilleures séries adaptée d’un jeu vidéo en date. La saison 3 a été annoncée, et la fin de la seconde saison nous promet une intrigue intéressante. Alors installez-vous bien confortablement, et sortez le pop-corn pour apprécier cette série aux vampires bien plus charismatiques que ceux de Twilight !