Cela fait près de 42 ans que Mario prospère dans le monde du jeu vidéo avec des titres sublimés par le savoir faire de Nintendo qui a toujours recherché l’innovation et la réinvention de son gameplay pour satisfaire de nouvelles générations de joueurs.

Les enfants des années 80 qui ont découvert le jeu sur NES ou SNES jouent maintenant à Mario avec leurs propres enfants. Ces jeux au gameplay simple mais non simpliste sont la voie d’entrée la plus logique vers le genre du plateformer et souvent du jeu vidéo.

Au vu de la qualité légendaire de ces jeux et de l’attachement affectif que nous leur portons, on pouvait en attendre beaucoup de ce film Mario développé par le studio Illumination en conjointe collaboration avec Nintendo.

MARIO FAIT SON CINEMA

 

Avant de parler de tout ce qui est attrait à l’univers du jeu, je veux rappeler que le jeu vidéo, comme le cinéma, est un art du mouvement, il y avait donc beaucoup de choses à piocher aux jeux et à créer.
On ne peut que féliciter Illumination sur ce point qui arrive à sublimer les décors et personnages de sa production.

Le style graphique plus « catoornesque » est tout simplement magnifique. Rarement un film d’animation a atteint un tel niveau de beauté et de détail dans les couleurs ou les modèles des personnages et des décors.

On se rapproche de très près de ce que l’on peut voir dans le dernier jeu de la série, Super Mario Odyssey tout en gardant une identité propre qui permet de nous immerger complètement dans cet univers en oubliant presque que l’ensemble vient d’un jeu vidéo.

L’ambiance sonore est aussi un point non négligeable des points positifs du film. Il faut dire que certaines des compositions des jeux Mario sont, en plus des plus iconiques, parmi les plus belles du répertoire du média.

L’œuvre cinématographique jouis d’un soin tout particulier car il semblerait que de nombreuses musiques du jeu aient été altérées et remaniées dans un style symphonique pour jouir d’une puissance inégalée. Chaque titre est une occasion pour les fans d’exalter, laissant ressurgir de bons souvenirs, et permettra aux autres de les découvrir sous leur meilleurs jours.

On pensera notamment au thème de Bowser “The King of the Koopas” qui appuie toute la puissance de l’antagoniste ou à la légendaire musique du niveau 1-1, le premier niveau du jeu.

Des musiques plus connues comme que Take On Me de A-ha ou Thunderstruck de AC/DC questionnent quant à elles vis-à-vis de leur pertinence au vu du décalage qu’elles créent avec l’univers présenté. Cependant, on aurait peut-être risqué l’overdose de musiques Mario pour le grand publique.

J’accorderai un ultime point à un cadrage en particulier. De nombreux jeux connus de la série sont en 2D, c’est-à-dire d’afficher le point de vue du joueur de profil par rapport au personnage dans un jeu de plateforme.

Le film rend magnifiquement hommage à la 2D en adoptant le même point de vue dans les moments où l’action oblige Mario à faire des sauts, cabrioles et autres comme il en a l’habitude dans les jeux.

L’AMOUR DE L’UNIVERS

 

On sent que tous ceux qui ont travaillés sur ce long-métrage ont un véritable amour pour l’univers de Mario. Ce même univers n’était pas simple à représenter car dans ces jeux, le gameplay est au premier plan et l’univers n’est que secondaire, le laissant peu développé. L’œuvre a cependant réussi à insuffler un caractère propre aux personnages qui ont tous leur propre humour distinctif.

On peut prendre l’exemple du Luma, personnage présenté comme mignon dans Mario Galaxy mais qui se retrouve ici complètement dépressif et nihiliste, un humour très noir absolument génial.

Les personnages principaux comme Peach reçoivent aussi un rafraîchissement de leur caractère. Cette dernière n’est plus la princesse frêle qui doit être sauvée mais fait d’avantage office de femme forte sans être caricaturale.

Chaque environnement, chaque « monde », comme l’on pourrait le dire dans un jeu Mario, bénéficie de son propre caractère. Par exemple, le Royaume Champignon ressemble esthétiquement à celui du jeu mais une logique y est intégrée en cohérence avec l’univers comme par le fait que les toads utilisent la technologie à disposition (tuyaux et plateformes par exemple).

 

CONCLUSION 

 

Malgré son incapacité à rallier la critique « professionnelle » avec un faible score de 41/100 sur Metacritic, Super Mario Bros est déjà l’adaptation de jeu vidéo la plus rentable de tout les temps.

Sa qualité n’est plus à démontrer de part une technique maîtrisée et une immersion poussée à tout les niveaux, qu’elle soit sonore ou visuelle. Le matériau d’origine est respecté avec un univers retravaillé pour s’insérer au mieux dans un film.

Il ne fait aucun doute que la supervision de Nintendo a permis de maintenir la créativité tout en étouffant très certainement des bribes de créativité au vu de la réserve de l’entreprise sur ses licences.

Je ne peux que vous recommander d’aller voir ce film en vous assurant que vous allez passer un bon moment.

 

Etienne Wassouf