« Nous en savons plus sur l’espace que sur nos propres océans ».

C’est sûrement de cette réflexion qu’est né Subnautica, jeu d’action et d’aventure en monde ouvert développé par le studio Unknown Worlds Entertainment.

C’est dans un futur lointain où le voyage spatial est devenu courant que vous incarnez un membre du vaisseau de transport Aurora. Cependant, un évènement inconnu vient faire s’écraser l’Aurora sur la planète inexplorée 4546B, composée exclusivement d’un vaste océan, vous laissant flotter dans votre capsule de survie entourée d’une immensité bleue.

INSTINCTS PRIMAIRES

Si ce jeu est si impactant, c’est qu’il fait appel à deux instincts primaires contraires de l’homme :

La peur de l’inconnu et la soif de découverte.

Subnautica n’a pas la prétention d’être un jeu d’horreur mais il parvient à vous effrayer avec une élégance rarement égalée. Comme tous les hommes, vous craignez l’inconnu, un rappel de vos instincts de survie primaires qui vous disent de vous méfier de cette faune et flore que vous ne savez hostile ou neutre. Mais vous comprendrez vite, après avoir dépassé les récifs tranquilles du début de jeu, que votre plus grande peur sera celle des profondeurs.

Beaucoup, sans être thalassophobe (phobies des profondeurs marines), n’aiment pas se baigner en eau profonde car ils ne voient tout simplement pas à cinq mètres ce qu’il peut se cacher autour d’eux. C’est ce qui arrive rapidement dans Subnautica dès que vous descendez pour collecter des ressources rares et que la lumière se fait lentement absorber par les abysses.

La peur en haut profonde est constante et il n’est pas rare d’entendre les hurlements des prédateurs, mais parfois ils ne vous préviennent pas et surgissent devant vous par surprise.

Néanmoins, votre plus grand ennemi sera votre imagination paranoïaque qui viendra renforcer votre anxiété là où le joueur expérimenter sait que les menaces sont très éparpillées et finalement peu probables.

Cependant, vous vaincrez votre peur des abysses à force de courage et d’habitudes pour enfin découvrir toute la beauté de cette diversité d’écosystème sous-marins. C’est plus d’une dizaine de biomes différents, à toutes les profondeurs, qui vous feront découvrir leur faune et flore, parfois bioluminescente, qui forment un tout en parfait équilibre.

Mais c’est quand vous utiliserez le scanner pour la première fois que vous comprendrez qu’il est l’un des éléments les plus fascinants du jeu.

L’équipe artistique a construit une base de données sur à peu près tout sur cette planète.

Vous jouerez alors les biologistes marins en herbe pour comprendre l’environnement fascinant qui vous entoure et parviendrez peut-être à percer les mystères de cette planète avant de redécoller dans l’espace.

Il faut aussi souligner l’incroyable travail de Simon Chylinski qui accompagne ces moments d’émerveillement avec sa musique électronique tantôt rassurante, inquiétante ou motivante qui vous rappelle que vous êtes seuls face à vous-même dans cet océan de possibilité.

C’est néanmoins lorsqu’elle s’arrête et qu’elle vous laisse face au silence de l’océan que vous commencez à angoisser.

UN MONDE A DOMPTER

Même si le scanner est l’élément de gameplay le plus satisfaisant du jeu en vous permettant de rationnaliser cet environnement, il est loin de représenter à lui tout seul tout l’aspect exploration.

Une vaste technologie est mise à votre disposition pour dompter cet environnement inhospitalier.

Il vous faudra d’abord scanner des fragments disséminés à travers toute la carte pour apprendre des schémas qui vous permettront de construire beaucoup de choses.

Etant donné que vous allez rester sur cette planète un bon bout de temps, il va vous falloir une base et il se trouve que vous pouvez construire des structures sur tous les biomes de la planète, à toutes les profondeurs, vous laissant admirer au passage la beauté de ce monde.

Vous pouvez construire plusieurs véhicules du petit moteur portatif au sous-marin industriel, beaucoup trop massif pour être manœuvré par une seule personne.

Cependant, même si votre intelligence est votre arme, n’oubliez pas que la nature a conçus des créatures capables de réduire à néant vos plus imposantes créations.

Les parties de construction et de fabrication impliquent forcément un aspect de récolte de ressources qui n’est rendu cependant pas trop pénible grâce à des paysages agréables et grâce à une bonne gestion de l’abondance des ressources. Aller récolter des ressources sera d’ailleurs le meilleur moyen de découvrir de nouveaux biomes.  

Subnautica se différencie des autres jeux de survie grâce à une progression bien maîtrisée qui suit le fil d’une histoire qui sait révéler les secrets de cette planète tout en sachant conserver une part de mystère, faisant émerger tout un tas de théories et rendant ainsi le jeu mémorable.

CONCLUSION

En outre, Subnautica est un apport non négligeable au patrimoine jeu-vidéoludique en réinventant complètement le rôle de l’eau dans le jeu vidéo, souvent plus vu comment un obstacle récurrent et rébarbatif plutôt que comme une vraie source d’interactivité entre le monde et le joueur.

Le rappel aux instincts humains primitifs que sont l’exploration et la peur vous troublerons un temps avant que vous vous y adaptiez. Je vois en ce jeu une interprétation de l’interaction entre l’homme et un environnement extérieur inconnu, une histoire que notre espèce a déjà vécu sur la Terre et qu’elle vivra peut-être sur d’autres planètes.

Let’s find something, somewhere, « Beyond the sea »

Etienne Wassouf