Est-ce que vous appréciez le football ? Si oui, l’œuvre que je vais vous présenter aujourd’hui devrait vous plaire, à savoir Blue Lock. 2018 est une année particulière dans le monde du football. Effectivement, il s’agit de la 21ème édition de la Coupe du Monde organisé en Russie. Une belle compétition pour l’équipe  de France, championne du Monde pour la deuxième fois de son histoire, mais aussi, dans une moindre mesure certes, pour le Japon, qui sort deuxième d’un groupe assez relevé, où les pronostiqueurs du monde entier les voyaient dernier. L’équipe japonaise est éliminée en huitième de finale de justesse face aux belges de Kevin DeBruyne, qui finiront troisième de la compétition dans un scénario fou où les Japonais d’Hiroki Sakai ont perdus par manque d’expérience.

C’est cette même année qu’est prépublié Blue Lock dans le Weekly Shonen Magazine qui deviendra rapidement un succès sur le territoire nippon. Pour appuyer cette affirmation, sachez que l’année dernière, le manga a été récompensé du titre du Meilleur Shonen à l’occasion de la 45ième édition du Prix du manga Kodansha. Il compte 20 volumes à l’heure actuelle. En France, il est édité par Pika depuis juin 2021.

 

Blue lock planche

De quoi parle Blue Lock ?

Cet œuvre, scénarisée par Muneyushi Kaneshiro et dessinée par Yûsuke Nomura, commence lors de la défaite amère des Japonais face aux Belges lors de la coupe du monde. Si la Fédération japonaise de Football (telle qu’elle est représentée dans l’œuvre) ne prête pas attention à ce nouvel échec du Japon car il ne considère le football que comme un business, ce n’est pas l’avis d’Anri Teieri, une passionnée, déterminée à faire de l’équipe de son pays, le prochain champion du monde. Ce qu’il manque ? Un coup de boost à la sélection nationale. C’est pourquoi cette dernière prend la décision de recruter Jinpachi Ego, un sélectionneur excentrique, déterminé à recruter le talent qui permettra à l’équipe japonaise de ramener la coupe au pays.

C’est ainsi qu’est lancé le projet « Blue Lock », un centre de formation révolutionnaire, semblable à une prison, rassemblant les 300 meilleurs attaquants lycéens du pays. L’objectif du coach est simple : détecter l’unique attaquant qui écrasera tous ses rivaux par son talent et son hyper-individualisme. C’est là que nous allons découvrir Yoichi Isagi, le personnage principal de ce manga. C’est un joueur plein d’espoir et déterminé mais qui échoua de peu à se qualifier au championnat inter lycées. En effet, sa volonté de privilégier le collectif au détriment de l’individualisme a eu raison de la victoire de son équipe lors du dernier match décisif. Ainsi, pour percer dans le football, il n’a qu’une seule solution, rejoindre le programme Blue Lock avec comme objectif de devenir l’attaquant ultime.

 

Un Death Game passionnant à suivre

Ce qui fait l’originalité de cette œuvre, c’est que ce n’est pas qu’une question de football pur. En effet, contrairement à beaucoup d’animes sportifs, Blue Lock s’éloigne énormément du récit traditionnel où l’esprit d’équipe est au centre de l’histoire, bien que la thématique centrale soit un sport traditionnellement basé sur l’équipe. Les mangas de sport que nous avons pour habitude de lire suivent souvent la même trame en dépit de quelques exagérations.

Ces histoires narrent, souvent, le parcours de personnages devant composer avec leurs capacités et leur esprits d’équipe, pour progresser dans un cadre familier jusqu’à atteindre la plus grande des victoires. Ainsi, ces récits mettent souvent à l’honneur le quotidien et se teintent d’une petite dimension tranche de vie. On peut penser à des œuvres comme Inazuma Eleven ou Ao Ashi par exemple.

Or, Blue Lock propose un subtil mélange de ballon rond et de Battle royale pour proposer une histoire originale sur un sport déjà traité à de nombreuses reprises dans l’univers des  bandes dessinées nippones.  En outre, le suspense est parfaitement exploité, et contrairement aux autres séries sur le sport, l’échec n’a rien d’anodin pour les perdants. L’aspect Battle Royale est saisissant grâce au rythme donné et aux différentes compétitions imaginées par Jinpachi Ego. De plus, les personnages gagnent en profondeur à chaque intervention rendant, dès lors, le casting intéressant et attachant.

 

Mais alors, Blue Lock est-il à lire absolument ?

Ainsi, le concept de Muneyuki Kaneshiro est particulièrement innovant dans Blue Lock. Ce dernier a pensé le foot comme un shonen nekketsu auquel se greffe une dimension battle royale, qui rend l’œuvre vraiment passionnante à suivre. A la manière des meilleurs séries du genre (comme Battle Royale ou Alice in Borderland), les personnages se retrouvent face à des épreuves qu’ils ne comprennent pas et au cours desquelles leurs capacités mentales et physiques sont évaluées et poussées à bout. Pourtant, dans le Blue Lock, tout a un sens et tout est lié au football : la durée des entraînements, la dimension des pièces, il faut penser football pour le comprendre.

Bref, Blue Lock est un manga à voir absolument. C’est clairement un manga qui va plaire aux fans de football, aux fans de shonen et aux fans de death game. Mais ce qu’il y a aussi d’extraordinaire, c’est le potentiel de développement que possède cette œuvre. Non seulement le lecteur est transporté, mais l’intrigue a encore de nombreuses choses à montrer.

Outre le casting et le scénario qui se révèlent plaisants et accrocheurs, la patte graphique de Yûsuke Nomura (ayant aussi travaillé sur les dessins de Dolly Kill Kill) rend l’œuvre encore plus passionnante à suivre. Nous faisons ainsi face à une vraie pépite visuelle. L’esthétique colle parfaitement avec l’atmosphère de Blue Lock, qui joue sur l’ambiance survival à tous les instants. Chaque personnage (même secondaire) possède sa propre identité visuelle, avec des traits très détaillés, et le découpage est tout simplement excellent.

 

Conclusion

Avec Blue Lock, Pika édition tient clairement un excellent manga footballistique. Le subtil mélange entre Football et Battle Royale rend très bien grâce au scénario imaginé par Muneyuki Kaneshiro. La qualité du dessin de Yûsuke Nomura apporte une véritable plus-value à l’ensemble de l’œuvre grâce à son sens du détail et à sa capacité à donner du rythme et des effets de mouvements aux phases d’actions.

Ainsi, je recommande fortement cet œuvre à tous les amoureux du ballon rond ou de séries de sport à la sauce nippone. En outre, même si vous n’êtes pas footeux, l’aspect battle royale rend l’œuvre originale et prenante, avec un rythme qui rend le tout très agréable à lire, sans oublier le suspens omniprésent qui donne envie de découvrir la suite ! Et si vous n’êtes pas lecture, plus d’excuses ! L’animé de Blue Lock réalisé par le studio d’animation 8-Bits débarque cet automne au Japon et en France.

 

Laurent Splendido