La Litto revient de ses vacances d’été, et revient pour VOTRE plus grand plaisir avec du contenu et des analyses des récentes sorties dans l’univers Pop Culture. Et nous commençons l’année avec mon avis et analyse de la série Kenobi.

Durant le mois de mai, Lucasfilm nous a offert sa troisième série en Live Action : Kenobi, sorti sur Disney+. Dans quel but ? Faire revenir Ewan McGregor d’entre les morts. Incarner le fameux maître Jedi durant son exil sur Tatooine après la chute de la République. Cette période nous est particulièrement décrite dans le nouvel univers canon. On peut notamment penser aux séries animées The Bad Batch et Rebels, les films Solo et Rogue One, ou la sortie du jour, Andor.

Quel intérêt alors ? Eh bien la réponse est discutable. De toute évidence, nous aurions pu nous passer de Kenobi. Effectivement, nous connaissons déjà la trame de l’époque, à savoir qu’il s’est retiré sur Tatooine pour veiller sur Luke, et ce jusqu’à la bataille de Yavin.

Cette série a été produite dans un intérêt principal : offrir un match retour digne de la Bataille des Héros. Retrouvrer le duel fratricide entre Obi-Wan et son padawan déchu, Dark Vador. Ainsi, sa construction en six épisodes ne surprend personne. L’ermite brisé se voit confier une mission : retrouver une enfant que nous connaissons bien kidnappée par les Inquisiteurs, des traqueurs de Jedi sous l’Empire. Il comprendra durant ses péripéties que le Seigneur Sith laissé pour mort sur Mustafar sept ans plus tôt a survécu. Qu’il est coupable de nombreuses atrocités dans la galaxie.

C’est l’histoire d’un homme honorable qui a abandonné l’idée même de l’honneur pour se cacher. D’un combattant brisé qui reprend foi en sa cause, et qui se dresse aussi bien face à son passé qu’à son plus grand échec.

 

Pas de lumière sans obscurité

 

Kenobi nous offre plusieurs surprises. La première réside en le retour de Aiden Christensen, l’acteur d’Anakin, dans le rôle de Vador. Nous avons ainsi droit à de splendides flashbacks sur Coruscant qui nous replongent dans l’atmosphère poignante de la prélogie. Également, le rôle de Luke est, contre toutes attentes, mineur. L’enfant que nous suivrons se révèle finalement être Leïa, sa sœur jumelle. Pour la première fois dans l’univers audiovisuel, nous avons donc droit à de longues séquences sur Alderaan. Rappelons nous qu’elle sera détruite dans l’épisode IV par le maléfique Tarquin. Plusieurs personnages secondaires reviennent avec leurs acteurs originaux : Bail Organa ou encore Owen et Beru Lars, pour le plaisir des grands comme des petits.

Néanmoins, la série croule sous les faiblesses, à commencer par les personnages secondaires introduits. De l’inutilité à la lourdeur scénaristique en passant par le levé de sourcil caractéristique d’un profond ennui, on constate tristement qu’aucun de ces personnages n’est travaillé sinon Tala. Même leur dernière scène est expédiée. Leur utilité : donner de la consistance en la série pour qu’elle ne repose pas entièrement sur les protagonistes principaux. L’antagoniste, Reva, suscite autant d’agacement que de gêne, causés par une écriture bancale et au surjeu de l’actrice. Bref, c’est la grande méchante sans cœur dont le final sera oubliable, aussi bien par son manque d’intérêt que par l’obscurité ambiante de la séquence. Même son évolution scénaristique et les retournements de situation qui l’accompagnent son téléphonés : Beaucoup de temps d’écran pour peu d’intérêt.

Enfin, dans les points positifs, on retiendra deux éléments majeurs. La bande originale de Nathalie Holt est très convaincante. Le thème d’Obi-Wan composé spécialement par John William s’inscrit parmi les plus emblématiques des séries Live Action, notamment sa réutilisation lors du duel final, qui le sublime et lui donne toute sa gravité.

 

La bataille des héros : le reverse

 

Mais la plus grosse réussite de la série consiste en cette rivalité renaissante entre Obi-Wan et Vader. De leur première rencontre frissonnante à leur confrontation. Entre le développement psychologique du Jedi déchu et l’implacabilité du Seigneur Sith, on a affaire à un succès complet.

La tension monte inlassablement au fil des épisodes jusqu’à finir en apothéose. On nous propose lors du final la séquence tant attendue, la consécration de la série : le match retour. Sera-t-il l’égal de la Bataille des Héros ? Aura-t-on le droit à un Vader déchaîné et à un Kenobi plus puissant que jamais dans la Force ? Ces questions soulevées au cours des cinq précédents épisodes trouvent leur réponse dans ces neuf minutes de combat.

Le décor est austère, mais cette fois, le mot d’ordre est la brutalité et la puissance. La production ne s’embête pas avec des pirouettes et des sauts au-dessus de la lave, et mise tout sur un jeu de lumière à base des sabres lasers et le besoin de vaincre son ennemi. Les deux personnages ne doivent plus tuer leur frère, mais un spectre de leur passé. Chaque coup est féroce, porté avec puissance, et la caméra vacille à chaque fois que les lames s’entrechoquent. Les plans s’enchaînent, tous différents dans leur profondeur et leur perspective, et tournoient autours des combattants au rythme des chœurs et de l’orchestre.

Nous découvrons une puissance insoupçonnée dans chacun des duellistes, et un hommage à Rebels alors qu’Obi-Wan ouvre le casque de Vader d’un coup bien placé. Désormais, le visage de Vader est démasqué. Un côté par son ancienne padawan, et l’autre par son mentor et ami. A deux, ils ont fait tomber le masque, et sans lui, la terreur est moindre.

 

 

Alors que penser de Kenobi ?

 

Si on considère cette série pour ce qu’elle est, à savoir l’occasion d’offrir aux fans un match retour entre les deux plus grands personnages de la saga, alors voici une réussite. La confrontation ne parvient cependant pas à égaler la Bataille des Héros, devenue culte.

En revanche, quand on se penche sur le reste de l’histoire et les autres protagonistes, plus ou moins maltraités dans leur développement, alors la série est terriblement bancale. Mais comme toujours et partout, pour vous faire votre propre avis, regardez là. 😉

 

 

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