Le Loup de Wall Street, de Martin Scorcese, sorti en 2013… comment le définir ? Certains parleront de grands moments de l’histoire de la Finance, d’autres d’un film biographique sur Jordan Belfort, d’autres se contenteront de le résumer à « putes, coke et fric »…

En règle générale, les films qui s’inspirent d’histoires vraies ou retraçant la vie de personnes ayant réellement existé sont plutôt bien réalisés et bien accueillis par la critique : en effet, le scénario est déjà fait et ça empêche l’équipe du film de faire n’importe quoi. On peut penser à Invictus avec Morgan Freeman, Pentagon Papers avec Meryl Streep et Tom Hanks ou encore La Môme avec Marion Cotillard qui sont tous des films bien reconnus.

Là, vous voyez un point commun à ces trois films : chacun possède un ou plusieurs gros noms chargés d’interpréter le ou les rôles principaux car ils sont tous des valeurs sûres capables de faire vivre le personnage et de nous embarquer avec lui dans ses aventures. Même Marion Cotillard qui joue bien Edith Piaf alors qu’elle n’était pas fichue de simuler correctement sa mort dans Batman : The Dark Knight Rises.

Et notre cher Leonardo ne déroge pas à la règle : alors que quelques années auparavant il ne voyait pas qu’il restait de la place sur la planche, cet idiot, ou du moins son personnage, a pourtant bien compris tous les tenants et aboutissants du monde obscur de la finance, pour s’enrichir encore et encore. Là où Di Caprio est très fort, et cela se voit par exemple avec la scène de sa mort dans Django Unchained, c’est qu’il arrive à facilement s’auto-créer des petites mimiques et sautes d’humeur à la Louis de Funès, mais parfois en encore plus poussées. Il arrive alors à nous montrer un Jordan Belfort plus provocateur que jamais qui profite de la vie comme il peut, se sachant dans un domaine remplis de dangers et de personnes qui veulent le réduire à néant.

Au-delà de cela, le film conserve un très bon rythme pendant trois heures, avec des dialogues souvent courts mais très efficaces et des scènes « d’action » que l’on ne voit vraiment pas venir. On suit véritablement la progressive montée en puissance de la société Stratton Oakmont, avec toute la débauche et la démesure que le Jordan Belfort de Di Caprio arrive à implémenter dans les habitudes et le quotidien de ses salariés.

Une scène, anodine au premier abord, peut toutefois retenir car elle est plutôt réservée habituellement aux films de guerre et aux péplums. Il s’agit de la scène où Jordan Belfort, contre l’avis de ses principaux conseillers, décide de ne pas démissionner mais de poursuivre son activité malgré les enquêtes judiciaires et les lourdes sanctions qui le menacent fortement. En effet, le discours qu’il fait ressemble à un vrai discours guerrier, tel un général qui motive ses troupes avant la bataille, un peu dans le style d’Aragorn devant les Portes Noires ou encore William Wallace dans Braveheart.

Donc de manière générale, on peut résumer ce long-métrage à un très bon film, peut-être pas tout public, mais qui a le mérite d’aborder de manière vulgaire le secteur de la finance qui lui est très complexe à comprendre, et qui sait nous prendre et nous emmener dans l’histoire de Jordan Belfort.