On ne présente plus l’œuvre majeure de l’écrivain J.R.R Tolkien qu’est le Seigneur des anneaux. Cependant, de nombreuses personnes ont certainement vu l’adaptation cinématographique réalisée par Peter Jackson sans lire les livres dont elle est inspirée. Dans cet article nous allons donc nous concentrer sur le premier livre et non le premier film de la saga.

 

La pérégrination d’un Hobbit

 

Si on ne devait choisir qu’un seul mot pour définir ce premier tome de la trilogie, ce serait sans nul doute « Aventure ». En effet, dès le début, nos petits Hobbits, Frodon en tête, sont poussés par ce désir d’ailleurs, de découverte de l’inconnu et la quête de l’anneau va les mettre directement sur cette route. Enfin, pas tout à fait… Tolkien prend d’abord le temps d’expliquer les rudiments de la société Hobbit ainsi que la découverte de l’anneau par Bilbon pour mieux nous situer le contexte de l’histoire. Cette introduction permet réellement d’être initié à cet univers riche et foisonnant même si elle comporte quelques longueurs. D’ailleurs, l’histoire se met en place assez lentement. En effet, tant que l’on reste dans la Comté, c’est-à-dire environ un tiers du livre, mis à part quelques frayeurs mettant en scène des cavaliers sombres, l’aventure n’en est pas vraiment une. Le charme paisible et champêtre de la Comté est encore présent et protège encore nos Hobbits du danger qui menace. On mange beaucoup, on chante, on profite en sorte des derniers instants de paix qu’offre le pays Hobbit. C’est lorsque nos quatre compagnons arrivent à Brie, une ville située à la frontière, que l’aventure prend un autre tournant avec la rencontre d’Aragorn. Les péripéties vont alors s’enchaîner jusqu’à ce que la menace des cavaliers sombres devienne réelle avec la grave blessure infligée à Frodon. Heureusement que le peuple elfique et Elrond sont là pour sauver le malheureux. La communauté va alors pouvoir se former sous l’œil sage du magicien Gandalf et permettre à l’épopée fantasy de se lancer avec les moments épiques comme l’épisode de la Moria, par exemple.

 

Un univers riche

 

En parlant des elfes, on peut remarquer que ce n’est pas forcément le peuple hautain et fermé que l’on peut parfois dépeindre. En effet, certains elfes se trouvent être très chaleureux avec nos chers compagnons, tout en restant mesurés bien sûr. On peut alors souligner la formidable complexité de l’univers de Tolkien, avec toutes ses nuances et ses peuples qui y vivent. Ce background va au-delà d’un simple vernissage superficiel en vue d’habiller et colorer un récit mais confirme la volonté de développer un véritable « Lore » avec une incroyable cohérence. Il n’y a par exemple pas une seule sorte de Hobbit. En effet, certains habitent près des rivières et ont une appétence pour la nage et les bateaux, d’autres vivent dans les montagnes et sont plus vigoureux que les autres. La Comté elle-même est diversifiée avec des Hobbits plus ouverts sur l’extérieur, généralement aux confins, et d’autres, dans les terres, plus méfiants vis-à-vis des étrangers et des Grandes Gens comme ils les appellent. Chaque lieu à une histoire a raconté et on remarque une véritable cartographie des lieux qui nous sont dépeints comme si nous étions nous-mêmes sur le chemin en compagnie des protagonistes. Le temps a également une grande importance et l’univers possède ses propres faits marquants qui nous sont rappelés, pour mieux contextualiser encore une fois. Le passé influe directement sur le présent. Certes, cela peut paraître fastidieux lors d’une première lecture mais c’est ensuite que l’on se rend compte de la nécessité du contexte et de la richesse qu’il apporte. Il y a donc, en réalité, beaucoup plus à raconter sur ce qui se passe autour de nos héros plutôt que sur leur quête en elle-même. Cela permet, grâce à l’alchimie de l’heroic et de la fantasy, d’étancher notre soif d’Epique et d’imaginaire avec des moments brutaux, certes, mais aussi appelant au merveilleux, au fantastique.

 

Une inévitable comparaison

 

Lorsque j’ai débuté cet article, je savais qu’à un moment où à un autre je devais parler de l’adaptation de Peter Jackson au cinéma. La tentation de comparer les deux œuvres est grande, en effet, tant l’impact du film dans le monde de la pop culture a été fort et que ce dernier a permis de mettre un peu plus en lumière l’œuvre littéraire. Selon moi, Peter Jackson, a dans l’ensemble, fidèlement retranscrit l’univers de Tolkien dans son premier film de la trilogie. Cependant, il a omis, pour des besoins scénaristiques évidents, certains détails qui font que le livre reste la référence. Pour ceux qui n’ont vu que le film La Communauté de l’Anneau, lire le livre permettra à la fois de mieux comprendre l’univers et certaines références faites dans le film mais également de découvrir des passages très importants qui n’ont pas été portés à l’écran (hormis dans un sombre film d’animation des années 70). L’exemple le plus frappant est l’épisode de la rencontre avec Tom Bombadil, complètement oubliée dans le film, qui a pourtant son importance et est une source de multiples théories. Je laisse donc aux curieux le plaisir de découvrir par eux-mêmes ce passage.

 

 

En conclusion, le premier livre de la trilogie fait office de rampe de lancement pour le reste de la saga et permet d’en apprendre bien plus sur la Terre du Milieu et ses secrets qu’à travers ses adaptations. Ceci permet de satisfaire les curieux ainsi que les novices et de mieux saisir la complexité de l’œuvre au rythme du livre, c’est-à-dire en prenant son temps. C’est un livre qui reste une oeuvre de référence concernant la Pop culture et la Fantasy. Donc si vous avez vu les films sans lire les livres ou que vous êtes totalement étranger à l’univers de Tolkien et curieux de le découvrir, n’hésitez pas et foncez droit vers ce premier livre de la trilogie.