« Been working so hard
I’m punching my card
Eight hours for what?
Oh, tell me what I got
I’ve got this feeling
That time’s just holding me down
I’ll hit the ceiling
Or else I’ll tear up this town »

 

Vous avez saisi la référence ? Et oui, c’est bien le début de la chanson « Footloose », la bande originale du film éponyme sorti en… 1984 ou 2011 ? Interprétée par Kenny Loggins ou Blake Shelton ? Avec pour acteur principal dans le rôle de Ren McCormack Kevin Bacon ou Kenny Wormald ?

Les puristes préfèreront toujours l’ancienne version, mais celle sortie en 2011, bien que moins connue, a aussi ses défenseurs qui apprécie le renouveau apporté à cette œuvre. Aujourd’hui, comparons les deux !

 

Des choix de récits très différents :

Les deux films se passent tous les deux dans une petite ville américaine située en zone rurale, pourtant, l’ambiance n’est pas la même. Si la version originale réalisée Herbert Ross a une ambiance de petit village conservateur, celle de Craig Bewer traduit plus un style country/fermier qui sait également nous emmener dans un scénario fidèle à celui de 1984. Pourtant, quelques modifications existent qui là aussi marquent une rupture entre les films. Pour ne pas toutes les citer, on peut penser à la mère de Ren encore en vivante dans l’oeuvre de Ross tandis que Bewer a choisi de la faire décéder ou encore au fait que le héros semble plus soutenu par sa famille dans le film de 2011 que dans le premier où son propre oncle se dresse contre ses projets.

On s’aperçoit donc très rapidement de choix divergents de la part des réalisateurs sans que la trame du récit diffère.

 

Un casting qui peut diviser :

Voici l’un des points sur lesquels le débat peut être houleux : les acteurs et leur jeu. En effet, si Kenny Wormald en 2011 incarne très bien le personnage de Ren, Kevin Bacon fait preuve d’un charisme et d’une élégance qui lui permettent de prendre l’ascendant sur son successeur. Il en est de même pour le rival du personnage principal, Chuck Cranston, qui est plus imposant dans la version originale que dans le remake. En revanche, la petite amie de Ren, Ariel Moore, se voit jouer vraiment différemment entre 1984 et 2011. Il est même possible de parler d’amélioration de l’interprétation. En effet, si Lori Singer a d’abord donné l’image d’une simple adolescente qui se rebelle contre l’autorité paternelle, Julianne Hough revisite le personnage en lui donnant cette fois-ci une image de jeune femme forte qui cherche à bousculer les préjugés de son père, mais aussi de toute une société trop conventionnée selon elle ; en d’autres termes, pour s’affirmer dans l’histoire, elle semble beaucoup plus indépendante que dans la version de 1984.

 

Les scènes classiques de 1984 sont-elles toujours à la hauteur en 2011 ?

Pour répondre à cette question, appuyons-nous sur trois épisodes qui passent pour les plus connus de Footloose que Craig Bewer a bien évidemment repris dans son film de 2011.

D’abord, la scène de « duel » entre les deux rivaux. Dans la version originale, la confrontation se fait via une joute entre les deux ennemis, on voit à l’écran deux acteurs qui, grâce à une interprétation de haut niveau, rendent ce moment épique. On peut aussi noter la musique en fond, Holding out for a hero de Bonnie Tyler, inscrivant ce moment du film parmi les scènes les plus connues des films musicaux. Vingt-sept ans plus tard, l’affrontement est de nouveau représenté mais l’effet rendu n’est pas le même. D’une part, la musique rock mise en fond dure peu de temps par rapport à la durée complète de la scène et est beaucoup moins marquante. D’autre part, en 2011, Bewer choisit de mettre en scène non pas deux mais quatre adversaires, et cette quantité trop importante de protagonistes à ce moment du film rend la scène plus commune et moins épique, bien qu’elle reste très rythmée et de bonne qualité.

Ensuite, on peut évoquer l’apprentissage de Willard qui doit devenir un bon danseur. Le remake est encore une fois de bonne facture : en effet, on voit à nouveau une évolution du personnage avec toujours des scènes pouvant aussi donner le sourire à qui regarde le film. On peut même trouver cette nouvelle version moins lente dans sa réalisation. Cependant, une petite critique reste possible à faire pour Bewer : il s’agit du choix de laisser les dialogues des personnages couvrir la musique et donc pouvant créer un peu moins de « magie » pour le spectateur.

Enfin, on peut évoquer la scène finale, celle du bal, et dont la comparaison pourrait reprendre une grande partie des arguments avancés tout au long de cette critique. Effectivement, le film de 2011 ne nous déçoit pas là non plus, avec des personnages loin d’être ridicules et qui savent là encore rendre la scène même parfois plus rythmée, comme lors du duo de danse avec Ren Willard.

 

Pour conclure cette critique, on peut donc se dire que si chacun des films a ses points faibles, ils restent avant tout deux excellentes œuvres cinématographiques qui méritent toutes les deux d’être vues et revues car notre préférence suit tout simplement des critères qui nous sont propres, notamment pour la bande originale du film.

Et maintenant, pour ceux qui auront la référence, let’s dance !!!