Dans l’industrie des séries, Prime Vidéo fait encore figure d’amateur. Depuis 2013 cette nouvelle plateforme créée par Amazon cherche à capter l’engouement des séries chez la génération Z. Après 6 années d’anonymat quasi-total, The Boys est peut-être LA série qui permettra au géant américain de concurrencer Netflix et OCS.

 

“Un grand pouvoir implique… DE NIQUER SA RA**”

Adapté de la bande dessinée de Harth Ennis et Darick Robertson, The Boys confirme l’intérêt grandissant du public pour les bandes dessinées de super héros. Et pourtant, rien de comparable au MCU. Contrairement à Marvel qui joue sur le capital sympathie de ses personnages, les super-héros de The Boys s’imposent comme antagonistes. De manière générale, le super-héros doit incarner une justice supérieure : ses capacités hors normes connotent une moralité supérieure. Dans notre série pourtant, ce ne sont pas les super-héros qui ont bonifié le monde, mais le monde qui les a pervertis. En vérité, la série n’a fait qu’adapter littéralement le terme d’”anti-héros” à des super-héros.

 

L’univers de la série se rapproche assez de celui des Indestructibles. Les capacités extraordinaires des super-héros y sont admises sans véritable explication, et chaque super défend un ville pour le compte de Vought International. Cette société gère la communication des super héros, c’est elle qui les rémunère et planifie leurs missions. À l’échelle nationale, Vought International a créé un groupe constitué des héros les plus puissants : Les Sept

Notre histoire commence lorsque Hugh Campbell voit sa petite-amie percutée (traversée) par A-Train, l’homme le plus rapide du monde. Anéanti, il reçoit la visite de Billy Butcher, un homme mystérieux qui semble avoir des comptes à régler avec Les Sept. Celui-ci lui rapporte tous les dommages collatéraux et les abus de pouvoirs perpétrés pas les super-héros au quotidien. En parallèle, les agents d’A-Train tentent d’acheter le silence de Hugh Campbell, ce qui confirme les dires de Billy Butcher. Hugh décide donc de rejoindre Butcher pour révéler au monde les secrets de Vought International.

 

3 raisons pour tester la série

Des personnages bien pensés

La série fait un usage astucieux de Hugh Campbell : tout comme le spectateur, il découvre l’envers des super-héros, ce qui facilite le processus d’identification. Cette technique permet donc d’introduire le public à l’univers de The Boys, mais qu’on ne s’y trompe pas, ce sont bien les super-héros, les vrais héros de la série. Même si le spectateur découvre l’histoire à travers le point de vue de Hugh et Butcher, le scénario et la réalisation restent centrés sur l’origine et la personnalité des supers. C’est notamment sur cet aspect que la série marque des points, car contrairement à DC ou Marvel, Les Sept ne représentent pas des types bien définis. Chacun d’eux possède une personnalité complexe et réaliste qui nourrit l’attachement du spectateur à leur égard. Au fur et à mesure de la série, on touche de plus en plus à leur intimité, ce qui permet de comprendre les motifs de leurs mauvaises actions. En sommes, ce sont des antagonistes crédibles car ils ne sont “ni trop bons, ni trop mauvais”.

 

Un casting en or

À cela s’ajoute un très bon casting, qui rend d’autant plus vivants les différents personnages. La grande réussite de la série est certainement celui d’Antony Starr, véritablement bluffant dans le costume du Protecteur (The Homelander). Dans le camps adverse, Karl Urban incarne un Billy Butcher très convaincant, plus proche encore du chien enragé que du véritable dissident. Certains seront peut être surpris du rôle de Simon Pegg, qui campe un père de famille résigné, d’autres un peu moins de celui de Giancarlo Esposito (Gustavo Fring), le grand patron de Vought International.

 

 

Un univers et des effets spéciaux crédibles 

Tout au long de la saison, The Boys dévoile aussi d’autres atouts. Les scènes d’actions et les effets spéciaux, par exemple, n’ont rien à envier aux studios DC ou Marvel. En sous-texte, la série aborde également des thématiques plus sérieuses comme celle de la toute puissance, de la corruption, de la désinformation de masse, mais aussi des mouvements évangéliques, phénomènes importants aux États-Unis.

 

Quels point faibles pour The Boys?

Il n’est franchement pas évident de trouver des défauts à la série. La critique la plus courante concerne son rythme. En effet, certains trouvent les scènes d’action trop rares, et la série encore tâtonnante. Cette impression peut être justifiée dans la mesure où chaque épisode compte plus de dialogues que d’action, mais c’est bel et bien la patte de The Boys que d’abandonner la surenchère au profit d’une narration plus crédible et mieux pensée.

Le seul défaut de l’histoire est peut être le personnage du frenchie, véritable caricature du Français moyen, concluant ses phrases par “merde” ou “voilà” (selon contexte), et cuisinant des petits plats pour ses compères en cavale… Tomer Capon, le comédien chargé du rôle, n’est d’ailleurs pas là pour arranger les choses…

 

Mais c’est à peu près tout.

The Boys est une série très prometteuse qui réalise un quasi-sans faute pour sa première saison. Le dernier épisode annonce d’ailleurs une deuxième saison très différente de la première.