Le club des ratés, que l’on avait quitté après les événements du premier chapitre, reviennent 27 ans plus tard dans la ville de Derry pour stopper définitivement la créature anthropophage Grippe-sou, le clown dansant, qui est de retour . Mais cette suite est-elle au niveau du premier film ?

 

 

 

Le retour du clown

 

On a tous peur de quelque chose : des araignées, de la maladie, de la mort… Ce sentiment de crainte, la créature qui vit dans les égouts de la petite ville de Derry dans le Maine l’utilise à son avantage pour manipuler ses proies et surtout pour rendre la viande de ses victimes plus goûteuse. Pennywise, le clown métamorphe, est revenu pour prendre sa vengeance sur le club des ratés après sa défaite du premier film. Les protagonistes, devenus adultes, vont devoir lui faire face et se confronter à leurs peurs les plus enfouies. Le film se concentre, en effet, plus en profondeur sur ce sentiment de terreur que le précédent film. Chaque personnage va devoir affronter individuellement ses craintes afin de faire avancer l’intrigue et tenter d’éliminer Ça. Le reproche que l’on peut faire dans cette partie du film est la certaine incohérence des actions de Pennywise. Il a de nombreuses occasions de se débarrasser des héros qui sont seuls et en position de faiblesse mais, pour une raison étrange, il laisse chacun repartir avec ce qu’il était venu chercher… Du côté de nos héros, on apprécie les connexions et flash-backs entre le club des ratés enfants et adultes qui sont naturels et fluides. Cela permet d’ancrer ce second volet sur une base solide et efficace, qui nous fait prendre conscience que l’enfance n’est jamais loin et que c’est cette période qui nous façonne.

 

Un film d’horreur ?

 

Mais alors est-ce que ça fait peur ? C’est une question naturelle pour un film classé dans la catégorie horreur. Eh bien pas vraiment. Certes le film est sombre et violent moralement mais il n’arrive pas à nous donner des sueurs froides, un cœur qui bat plus vite… autrement dit peur. On sursaute mais on s’attend à le faire avec des artifices comme une musique qui s’arrête ou un gros plan sur un coin sombre. Cela casse un peu le sentiment horrifique du film même si les acteurs nous donnent cette impression de tension et de crainte. D’autre part, le film peut paraître relativement long sur le papier : 2h50 !! Mais finalement, on ne s’ennuie pas une seule minute. Le film est très bien rythmé avec des moments d’humour qui tranchent avec les moments horribles que vivent les protagonistes. Le personnage de Richie apporte un côté décalé aux dialogues permettant ainsi de relativiser le côté horreur du film. C’est ce rythme et cette fluidité qui sauvent le film selon moi. Sans cela, on aurait eu un film d’horreur à peine terrifiant et trop long et donc tous les ingrédients pour un film oubliable. Mais le réalisateur réussit à nous capter suffisamment pour nous faire apprécier le film. L’autre gros point fort est bien sûr le jeu d’acteur de Bill Skarsgard dans le rôle du clown. On comprend tout de suite que c’est lui qui mène la danse, que ce sont ses expressions faciales qui vous marqueront le plus en termes d’horreur et qui vous surprendront le plus dans ce film.

 

Finalement, le film remplit bien son rôle de suite même s’il surprend moins que le premier volet. Le classement en catégorie horreur est à relativiser car la surprise est plus présente que la véritable peur. Cependant le rythme et l’humour permettent de donner une âme à ce film et de rester accroché jusqu’au dénouement final.