«Profitez du voyage et divertissez-vous», cette réplique tirée du 2ème opus des Austin Powers résume en partie la saga où le but est clairement de faire passer un moment agréable au spectateur. Le premier film, comme les deux suivants, est en effet une comédie parodique des films d’espionnage.

Dans la même veine que les OSS 117, cet équivalent américain, réalisé en 1997 par Jay Roach, nous présente Austin Powers (joué par Mike Myers), agent secret britannique se réveillant dans les années 90, après 30 années de cryogénisation, pour arrêter le diabolique Dr Denfer (aussi joué par Mike Myers). Alors oui, le scénario tient sur un post-it mais bien heureusement, la richesse du film est ailleurs.

 

Une des raisons qui pourrait permettre à Austin Powers de prétendre au statut de film culte serait son ambiance. Nous faisant replonger dans les années 90 avec Austin issu des années 60, le film allie des visuels colorés et des musiques très agréables, notamment le thème Soul Bossa Nova qui restera longtemps en tête, même après le visionnage. Ajoutons à cela la bonne humeur que transmet Mike Myers à travers le protagoniste haut en couleurs animé de son fameux «mojo» et ainsi se crée la réussite de l’ambiance groovy caractéristique du film.

 

S’il délaisse quelque peu le scénario, Austin Powers a en revanche bien travaillé son aspect comique et ne se cache pas de ses nombreuses références (entre autres les James Bond), s’octroyant les codes et clichés des films d’espionnage, les parodiant d’une main de maître. S’amusant de la réputation de séducteur des espions, ou utilisant de façon volontairement exagérée les zooms de caméra pour créer un effet dramatique, et bien sûr reprenant l’exagéré rire machiavélique de l’antagoniste qui révèle son plan. Mais il ne s’agit pas uniquement de caricature, on sera ainsi régalé de tentatives d’assassinat bien souvent mêlées à de l’absurde, de gags visuels joliment réalisés, ainsi que de l’humour décalé propre au film par exemple à base à de jeux de mots liés à des noms improbables, ou de scènes pseudo-dramatiques comme lorsque les enfants d’un homme de main du Dr Denfer apprennent le décès de leur père.

 

Cependant, les très bons jeux d’acteurs de Mike Myers et Elizabeth Hurley ne font pas disparaître le manque de profondeur de la plupart des personnages simplement résumés à une fonction stéréotypée ; bien que cela soit parfois justement utilisé avec ironie, comme Basile Exposition, servant donc à présenter les scènes d’exposition. Et même si certaines scènes et répliques représentent de véritables pépites, il faut avouer que la lourdeur menace le film dans certains passages, surtout concernant l’humour en dessous de la ceinture.

 

Si vous êtes client d’humour décalé et parodique, et que vous ne pas cherchez un film prise de tête, vous trouverez en Austin Powers une comédie de qualité où le rire est garanti, et qui pourrait bien devenir un de vos films favoris du genre.