Réalisateur : Hiro Kaburaki 

Date de sortie : 2016 

Genre : Seinen, drame, thriller 

Épisodes : 12 (fini) 

Résumé

Une série d’animation japonaise sur un réseau de mafia italienne basé aux États-Unis. Si le mélange culturel de 91 days parait complexe, son scénario l’est un peu moins. Nous sommes dans une ville américaine régie par la prohibition, de l’alcool notamment, qui a fait émerger un réseau mafieux aspirant à contrer cette réglementation. Dans ce contexte, les règlements de compte sont bien évidemment fréquents et notre personnage principal, Angelo Lagusa en a payé les frais : il assiste, petit, à l’assassinat de sa famille alors qu’il parvient à se cacher dans un placard de sa maison. Quinze ans plus tard, Angelo revient dans sa ville natale sous le nom d’Avilio Bruno dans le but de venger ce massacre qui le hante depuis tant d’années. Le nom des coupables n’est pas un secret pour lui, il s’agit de la famille Vanetti, qu’il tentera d’infiltrer en se faisant passer pour un vendeur d’alcool. Ce scénario, digne d’un jeu d’échec est le genre d’histoire que l’on pourrait facilement trouver dans un film d’action américain, mais difficilement dans un anime.

 

Personnages

Les deux personnages principaux sont Avilio Bruno, Angelo Lagusa de son vrai nom, et Nero Vanetti. Avilio est, comme on pourrait s’y attendre, froid, calculateur, intelligent et charismatique. C’est l’archétype du jeune héros torturé par son passé que l’on retrouve souvent dans les mangas, et qui ferait n’importe quoi (à condition que ceci soit strictement prémédité) pour accomplir sa vendetta. Seul Cortéo, son meilleur ami qui l’aide dans sa quête en lui fabriquant ingénieusement de l’alcool, arrive lui faire ressentir d’autres sentiments que la rancœur. Nero Vanetti est quant à lui un personnage très attachant et il est selon moi celui qui est le plus humain dans cet anime. Il a du charisme, mais ce n’est le même que celui d’Avilio, c’est un charme aimable que l’on retrouve dans certains personnages de mangas type shonen. Il n’est pas aussi sûr de lui que la plupart des personnages de 91 days, et ce trait de caractère ressort d’autant plus face à Avilio puisqu’il ne cesse d’alterner entre confiance et méfiance face à lui.

Le panel de personnage est essentiellement masculin, ce sont tous des hommes, répartis par familles et ils ont quasiment tous un pied dans la mafia. Les rares femmes sont les mères, les sœurs ou bien les filles de ces fameuses familles et n’ont pas un rôle probant à jouer si ce n’est qu’en tant que monnaie d’échange entre les clans.

 

Opening 

L’opening et l’ending de 91 days sont, à l’image de la trame, minutieusement travaillés. Les producteurs se sont accordés un interprète de choix pour l’opening en la personne de Toru Kitajima, alias TK. Ce nom ne vous est sans doute pas familier mais sa voix ne vous sera pas méconnue si vous connaissez l’opening du célèbre anime Tokyo Ghoul. Le reste de la bande originale est sobre mais terriblement efficace et qui plus est adapté à l’ambiance de l’histoire. L’ending nous met également dans une ambiance froide mais plutôt poétique. La voix féminine qui se contente de chanter une mélodie de berceuse sans paroles rajoute un côté élégant à l’anime qui nous permet de voir un peu plus de profondeur dans l’œuvre. 

 

Critique

Le concept de 91 days est bien entendu innovant et insolite dans le monde du manga, ou plutôt de l’anime. C’est cependant le genre de scénario que l’on trouve un peu partout dans l’industrie cinématographique américaine (Le Parrain, Scarface, Gomorra, etc.) Reste à savoir si le Japon a réussi à s’imposer dans ce milieu en apportant sa patte artistique si singulière. L’action de l’anime était à certains moment très lente, et bien que je sache que c’est en soi une qualité qui témoigne d’un style travaillé, je n’ai pas eu la patience qui m’était nécessaire pour aller jusqu’au bout. Ceci est évidemment personnel, mais je me suis arrêtée un peu après la moitié des épisodes mais j’ai décidé par la suite d’assouvir ma curiosité et de regarder la scène finale. C’est ainsi que j’ai compris que je n’avais aucun regret à avoir par rapport l’arrêt prématuré de mon visionnage de 91 days. Je ne doute en aucun cas de la qualité de l’œuvre, je n’ai tout simplement pas réussi à m’y attacher et à me prendre au jeu. On sent néanmoins un niveau de maîtrise de la réalisation assez incroyable et un character design subtil et efficace, ce qui pourrait être étonnant pour un anime qui ne se repose pas comme à l’accoutumé sur la rédaction préliminaire d’un manga. En regardant de plus près, on voit que l’œuvre reprend avec succès les codes du cinéma mafieux si populaire aux États-Unis. La technique de l’animation japonaise couplée à une trame hollywoodienne serait donc la valeur ajoutée de 91 days, plaçant l’anime dans une situation inédite et captant l’intérêt de tous ceux qui le regardent. La série japonaise n’est cependant pas si connue que l’on croirait malgré les nombreuses excellentes critiques qui lui sont décernées : est-ce que cela ferait de 91 days une perle rare ?  À vous d’en juger.