Vous l’avez compris, nous allons aujourd’hui parler de deux de mes grandes passions qui sont la musique et les mangas. Et les deux sont souvent pour moi indissociables car le jugement que je fais d’un animé passe en grande partie par l’atmosphère que crée sa bande originale. J’ai ainsi remarqué une certaine tendance entre les deux arts dans le monde nippon: un animé de bonne qualité est souvent accompagné d’une musique d’ambiance elle-même qualitative mais aussi juste, pertinente et conforme à l’action. Nous n’allons pas parler d’openings dans cette article tout simplement pour se concentrer sur l’articulation entre l’animation et la bande son (et je tiens également à préciser que l’énumération qui va suivre n’est pas faite selon un ordre de préférence).

 

 

Death Note – Low of Solipsism & Kira’s theme

 

          Low of Solipsism ferait pâlir Hans Zimmer de jalousie puisqu’elle a la capacité de rendre n’importe quelle action effroyablement épique. Et même si la scène (du moins l’une d’entre elles) où elle est entendue pourrait innocemment se résumer en décrivant un adolescent ridiculement avide de pouvoir qui écrit une anti-sèche dans son paquet de chips, personne ne peut dénier le caractère héroïque et grandiose de ce moment qui restera gravé dans les annales. L’hyperactivité des cordes mêlée aux bribes de voix humaines et suivies d’une partie en chorale qui s’apparente à du chant grégorien; l’écho de la divinité que Light, le personnage principal du manga, aspire à devenir réside dans cette musique. 

 

 

          Mais si nous parlons de Yagami Light, je me dois de mentionner le thème qui lui est dédié: Light’s theme (épatant, comme titre). Cette chanson va aux antipodes de l’aspect épique du personnage et revêt une atmosphère beaucoup plus mélancolique et languissante représentée par un riff de guitare simple et une composition faite en cycles. Elle représente ainsi tout l’enjeu incroyable de la trame scénaristique de Death Note et de la gravité des actions de Light dont il n’a pas conscience, mais qui le rattrapent lentement, dangereusement et qui reprendront calmement et inexorablement le dessus sur cet adolescent assoiffé de justice. Kira’s theme (Kira étant le surnom de Light dans le manga) m’a beaucoup aidée à relativiser et à mettre les choses en perspective, c’est comme si la mélodie instaurait ou rétablissait un équilibre entre la rationalité dont on peut faire preuve et l’émotion que l’on peut éprouver. C’est du moins ce que je ressens quand je l’écoute, mais cela reste bien entendu personnel et je dois bien l’avouer, très subjectif. 

 

Akame ga kill – Kinpaku

 

          Cette chanson du nom de « Kinpaku » est assez paradoxale, c’est une harmonie entre un ensemble de cordes, classiques dans les musiques de films, animés ou jeux-vidéos et plusieurs instruments à consonance très orientale qui fait voyager la mélodie dans des contrées lointaines et mystérieuses. Ce qui est également paradoxal, c’est qu’on aurait du mal, à la première écoute, à rattacher une série d’animation japonaise à tant « d’exotisme ». Et pourtant, cette musique n’est pas comme les autres puisqu’elle a été spécialement composée pour un personnage: Akame. Cette jeune fille aux cheveux longs et noirs, pleine de mystère et de grâce possède un style de combat à la fois infaillible, puissant et élégant qui s’accorde parfaitement avec Kinpaku. 

 

Shingeki no kyojin

 

          Voilà une autre musique épique, mais cette fois-ci beaucoup plus élaborée, voire expérimentale quand on perçoit tous les instruments et les sons qui y participent. Admettons-le, Shingeki no kyojin est un animé relativement qualitatif (je reviendrai peut-être un jour sur le manga qui selon moi n’est pas aussi bien réalisé), la bande originale l’est d’autant plus et j’admire sincèrement la façon dont elle est mixée. Les différentes étapes de l’OST accompagnent à la perfection l’action de l’animé: une musique dynamique pleine de percussions mêlées à une voix féminine mais puissante pour les moments de combat tridimensionnel et des passages plus lents soutenus par des basses impressionnantes, une chorale et des cordes pour les moments où les soldats sont accablés par la domination des titans. L’association de la perfection de la réalisation de la série et de celle de la bande son fait que Shingeki restera un de mes mangas favoris. Un conseil: si vous regardez la vidéo, retenez votre souffle à partir de la deuxième minute.

 

Saiyuki – For real (piano version)

 

          Ce morceau pourra sembler très banal face à tout ce que j’ai présenté avant, d’autant plus qu’il s’agit d’une simple reprise de l’opening au piano. Je tiens aussi à avouer qu’en le réécoutant, je n’ai pas autant confiance en sa qualité que je le pensais. Le problème est que ce thème est tiré d’un shounen avec lequel j’ai grandi et qui restera donc pour moi une oeuvre certes un peu commune et conforme aux clichés du manga pour garçons prépubères, mais extrêmement attachante, et c’est bien le but. La partie au piano restera pour moi indémodable mais dès que la musique s’emballe, on remarque instantanément que l’animé date du début des années 2000, voire de la fin des années 90. Mais comme je le disais, For real est à l’image de l’aspect séduisant et charmant des personnages. Écouter cette musique étant jeune suscitait une certaine nostalgie liée à tout ce temps que j’avais passé aux côtés de ces personnages.

 

 

          Et voilà qu’arrive la fin de ce top et vous êtes sûrement en train de vous dire que beaucoup d’autres bandes son mériteraient leur place ici. Je suis d’accord avec vous. N’étant pas omnisciente, comme vous avez pu le deviner, je n’ai pas pu voir tous les animés qui existent sur notre belle planète. La probabilité de ne pas avoir mentionné des musiques de mangas que je trouverais tout simplement magnifiques si je les connaissais est donc fortement élevée. C’est pourquoi je vous demande de partager votre culture de l’animation japonaise et de me faire découvrir des main themes qui vous ont autant renversés que ceux que j’ai cités dans mon article.